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Ce qu'est ce que - Gabriel Hibert
J'ai parcouru des yeux l'appartement et soupiré - Tim Ng Tvedt
Performance - Jul Gordon
À partir de n°5 — collectif
De ce trou noir duquel naquit Chris Ware, de L.L. de Mars
Carlota, de J.-M. Bourthan & Estelle Riley
Ténèbres, de Guillaume Soulatges
Romance, de Kerozen
Errata, de Thomas Gosselin
Danses d'intérieur, de Lotus Eddé Khouri
Cartographies, Chloé Vanderstraeten
À partir de n°5 — collectif
Le Dépli, Loïc Largier
Un possible récit, Jean-Pierre Marquet
Fausse Maîtresse, C. de Trogoff
Bandelettes, François Henninger
Commentaire sur les sentences de Pierre Lombard, L.L. de Mars
L'Enfant naturel, Guillaume Soulatges
À partir de n°4, Collectif
Far West, Barthélémy Schwartz
Instructions en cas d'urgence, J. & E. LeGlatin
À partir de n°3, Collectif
L.L. de Mars, Bandes dessinées exposées
Jérôme LeGlatin, Le Crash
A. Balcaen & J. LeGlatin, Éditer (modestement) ...
Jul Gordon, De tels baisers
Rosaire Appel, Soundtrack/s
Gary Colin, Il était deux fois
Démoniak, Eros negro n°4
Démoniak, Eros negro n°3
J.-M. Bertoyas, Pêchez jeunesse !
Collectif, À partir de n°2
L.L. de Mars, Critique & création
Démoniak, Eros negro n°2
C. de Trogoff, Hmm !
Jean-Luc Guionnet, Plafond de verre
Robert Varlez, 9 octobre 1977
Rosaire Appel, Perturbations
Collectif, À partir de n°1
Guillaume Chailleux, Filer
L.L. de Mars, Exposer la bande dessinée?
Démoniak, Eros negro (jouer avec le feu)
Fanny Larpin, En el dolor de la noche
J.-M. Bertoyas, L'Internationale modique
L.L. de Mars, BD et grand public
Robert Varlez, 1968
Noémie Lothe, Imagos
Collectif (50 auteurs), De tout bois
J.-M. Bertoyas, L'Arum tacheté
J. & E. LeGlatin, Polyphème
R. Grandpey, Comment dresser un cheval
Rosaire Appel, Intersections
Loïc Largier, Obscurcité
Jean-Pierre Marquet, Déséblouir
L.L. de Mars, Communes du livre
Collectif, Idiomes & idiots
Michel Vachey, Trous gris
Judith Mall, Beyond halfway beach
Loïc Largier, Des Combats
Robert Varlez, Suit(es)
Françoise Rojare, Mnémopolis
C. de Trogoff, L’Arbre de la connaissance
Yan Cong, Inspiration
Guillaume Chailleux, Fils
L.L. de Mars, Jack Kirby ...
Alexandre Balcaen, Manifeste

Ce qu'est ce que


Gabriel Hibert, Ce qu'est ce que

64 pages couleurs
22,5 x 32 cm
22€
ISBN : 979-10-95922-64-3
Sortie : septembre 2024

“Qu’est-ce que c’est que ça ?”, “C’est qui ce type ?” se demandait l’éditeur, il y a à peine plus d’un an, découvrant derrière son écran les premières planches dévoilées en ligne de Gabriel Hibert, jusqu’alors inexistant sur toutes les cartographies balisant le champ des bandes dessinées hors-norme. Quelques mois plus tard, Ce qu’est ce que prenait déjà forme, dans un élan d’urgence de partager la découverte de ce nouvel outsider prolifique, aussi précis et assuré que joueur, bordélique et un rien je-m’en-foutiste. Un paradoxe ?

Avec dans un coin de la tête les bandes dessinées populaires de son enfance, autant qu’un goût affirmé pour la bizarrerie et les pas-de-côté en matière d’art, toutes catégories confondues, Gabriel Hibert s’arme, fin 2022, d’une feuille de bristol A4 300 gr. Il y dessine un gaufrier conventionnel de six cases presque carrées, le photocopie en série, avant de se lancer dans l’aventure. Soupçonne-t-il alors qu’il s’apprête rejoindre une ébullition mentale, sensible, plastique et formelle qui occupe nombre d’auteurs et d’artistes depuis des décennies ? Les amorces sont souvent pulsionnelles : découper un bout de case dans un magazine, le coller, laisser dériver le trait alentour, y ajouter du crayon de couleur, des bribes de textes (humeurs, pensées fugaces, jeux de langue, inepties assumées, rebonds, répétitions...), se laisser prendre au plaisir du dessin de la lettre, toujours soumis à cette impulsion du tracer qui, peu à peu, contamine tout. Un virus. Au fil du temps, les planches s’architecturent, travaillent les échos graphiques, les rebonds, les ellipses, laissent surgir des titres, s’accumulent et commencent à “faire collection”. Pour finir par se décliner en diptyques, parce que dans un livre, les pages se font face et qu'il y a les potentialités d'une gémellité à exploiter.

On l’aura compris, le travail de Gabriel Hibert s’est établi selon une dynamique de spontanéité, de références, de vive attention aux élans et aux formes qui en découlent, de plaisir de voir émerger des systèmes cohérents (dans l’incohérence qui les a vu naître), d’amour de l’accident. Soit une accumulation de strates (temporelles, sensibles, matérielles, humorales, réflexives...).

Ce processus a peu à peu pris corps et s’est ancré autour d’un projet éditorial nommé Ce qu’est ce que, somme de 32 diptyques autonomes qui fait donc finalement album. Et cet album se révèle en prodigieuse surprise, en saisissant surgissement. Autrement dit : en événement.

J'ai parcouru des yeux l'appartement et soupiré


Tim Ng Tvedt, J'ai parcouru des yeux l'appartement et soupiré
(traduit de l'anglais par Jérôme LeGlatin)

20 pages n&b, couverture en sérigraphie
14,8 x 21 cm
10€
ISBN : 979-10-95922-62-9
Sortie : septembre 2024

Récit hallucinatoire d’un réveil contrarié, rejoué tout au long d'une semaine, J’ai parcouru des yeux l’appartement... procède selon la logique d’un poème spatialisé en prose, qui n’évacuerait pas définitivement la représentation, tout en restant sur la brèche de l’abstraction. Dessin et texte s’entremêlent jusqu’à parfois se confondre, se parasiter, voire se générer l'un / l'autre, tandis que le jeu de répétitions / variations / accumulations ne cesse d’interroger nos régimes perceptifs selon une logique réflexive (le protagoniste cherchant à découvrir ce qui l’anime ou par qui il est animé, inlassablement, lors des premiers gestes incessamment réengagés du quotidien).

Auteur norvégien, Tim Ng Tvedt évolue à mi-chemin de la bande dessinée expérimentale, de la poésie visuelle et du livre d’artiste. Après plusieurs publications dans sa langue d’origine, son travail se déploie depuis peu à l’international (Foot Books, Lagon revue, Adverse). Les amateurs se réjouiront encore de découvrir en ligne une somme conséquente de strips dessinés quotidiennement depuis plus de trois ans, tous visibles sur le site personnel de l’artiste.

Étant donné les spécificités plastico-littéraires de ce travail, Adverse a fait le choix d'une édition bilingue, conservant à l'identique les planches originales en anglais, la traduction étant reportée sur la page en vis-à-vis. Celle-ci tente de conserver les effets de spatialisation, mais aussi les dérèglements de langue ou les effets de recouvrement / disparition de bribes de texte.

snakkebob.no

Performance


Jul Gordon, Performance

32 pages n&b
14,8 x 21 cm
8€
ISBN : 979-10-95922-63-6
Sortie : septembre 2024

Ce nouveau livre de Jul Gordon joue à mettre en miroir deux séries de saynètes en double-pages, représentant chacune un duo de comédiens en pleine performance. Chaque duo dispose d’un ensemble d’accessoires similaires sur une scène identique (une sorte de white cube mobile ouvert d'un côté, à la manière d'une scène de théâtre minimale, uniquement percé d'une fenêtre), mais en symétrie : trois perruques, une armoire, une corde, une chaise, un seau de peinture murale, un pinceau et une motte d’argile. Les accessoires sont utilisés par les deux couples d’acteurs dans des performances simultanées. Enfin, l’amont et l’aval de ces deux représentations sont figurés en ouverture et conclusion de l’ouvrage.

Si cette courte bande dessinée avait déjà été présentée dans l’anthologie De tout bois (Adverse, 2018), l’indisponibilité de cette dernière nous invite d’autant plus à une republication que le remontage opéré dans ce précédent cadre avait diminué les effets de mise en scène féconds de l’édition allemande originale (dans sa dramaturgie d'apparition de chaque nouveau moment, conditionnée au geste d'ouverture de chaque nouvelle double-page). Désormais disponible dans sa forme idéale, qui invite à des allers-retours fertiles et stimulants, autant qu'il met en scène le trait nerveux de Jul Gordon à une échelle bien plus satisfaisante, Performance permet encore d’insister sur l’importance de l’œuvre discrète mais essentielle de cette artiste de premier plan.

Active depuis bientôt 20 ans, admirée par des figures déterminantes telles que Anke Feuchtenberger ou Anna Haifisch, Jul Gordon a publié dans la plupart des revues importantes des années 2000 (Spring, Orang, Kuš!), et est suivie par les meilleurs éditeurs germanophones (Mami Verlag, Colorama, Moderne). Son travail reste trop peu visible en France, où seulement deux livres ont été publiés (Le Parc chez Na et De tels baisers chez Adverse).
Toujours chez Adverse, deux courts récits ont été publiés dans les n° 3 et 6 du fanzine VS (en accès libre sur la page d'accueil du site de la maison d'édition).

http://julgordon.de/

https://rfiworld.de/shop/producttags/jul-gordon/

À partir de n° 6


Collectif, À partir de n° 6

172 pages n&b
12,5 x 16,5 cm
15€
ISBN : 979-10-95922-57-5
Sortie : juin 2024

!!! BOUCLAGE DU PROJET À PARTIR DE !!!

À partir de : aborder la bande dessinée comme le territoire d’inventions et d’interventions adéquat pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, humains des langues et des images aux prises avec la Culture.
À partir de : six numéros, une quinzaine de contributeurs, une somme de plus de mille pages.
À partir de s'achève ici, ainsi que prévu, avec son sixième et dernier numéro.

ÉQUIPE / SOMMAIRE :

Alexandra Achard La face cachée du récit en bande dessinée
Chercheuse en théorie de la médiation, elle fait aboutir avec ce nouveau texte son exposé théorique au long cours, en développant une traîne de questions relatives à la rationalité technique de la bande dessinée.

Alexandre Balcaen Dont Acte (journal Adverse, mars — août 2021)
Fondateur des éditions Adverse, il conclut son journal de bord professionnel, élaborant par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions le portrait constellé d’un secteur culturel agi par des enjeux contradictoires.

Éric Chauvier Territoires souillés-augmentés (fin et suite)
Romancier et anthropologue, Éric Chauvier travaille les états de la mémoire — la sienne, les nôtres —, en soulevant les terrifiants échos de ses cauchemars d'enfant, tels que nichés dans les pages, compulsivement caviardées, de son exemplaire préhistorique de L'Étoile mystérieuse.

Thomas Gosselin Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (6/6)
Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de son activité via un texte polyphonique et enjoué, brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale, de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures ainsi que d’échanges épistolaires avec différents acteurs de la profession.

INVITÉS :

Yvan Alagbé Dieu, ce héros (épisode 1)
Auteur et co-fondateur des éditions Amok et Frmk, ce texte s'amorce en écho à celui d'Olivier Marboeuf paru dans le n° 4 d'À partir de, puis fait fleurir les généalogies socio-culturelles qui nourrissent le mystérieux concept de "Fantôme colonial"

Jean-Luc Guionnet Forme d'onde
Après son essai sur la pratique du dessin dans le n° 1 d'À partir de, Jean-Luc Guionnet s'intéresse aux problèmes posés par la représentation du son en deux dimensions, la fameuse "forme d'onde", et extrapole selon des paramètres d'ordre physique, mathématique et esthétique

Philippe Altmann et Maya Xeon Note d'intention pour À quoi bon
Comment en finir avec une entreprise critique ? En dégageant de nouvelles perspectives pour un futur projet.

Comité de lecture : Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin

Équipe : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Éric Chauvier et Thomas Gosselin

Invités : Yvan Alagbé, Philippe Altmann, Jean-Luc Guionnet et Maya Xeon

Couverture : François Henninger

Maquette : Richard B.

Offres d'abonnements :

2 numéros sur 6 — précisez votre choix (30 € — frais de port offerts) :

4 numéros sur 6 — précisez votre choix (55 € au lieu de 60 € — frais de port offerts) :

6 numéros sur 6 (75 € au lieu de 90 € — frais de port offerts) :

De ce trou noir duquel naquit Chris Ware


L.L. de Mars, De ce trou noir duquel naquit Chris Ware

28 pages n&b et couleurs
12 x 17 cm
6€
ISBN : 979-10-95922-59-9
Sortie : février 2024


« Si on cantonne le regard sur le dessin en bande au cadre historique général du dessin, si on rabat l’écriture en bande sur d’autres processus fictionnels, en bref, si on persiste à combiner les théories de l’image et celles de la littérature pour répondre à la stérile convention de tenir la bande dessi­née pour une littérature dessinée au lieu d’en éclairer la visualité inédite, on rate ce que l’oeuvre de Ware comme tant d’autres fait apparaître au grand jour, une histoire unique qui manque jusqu’ici ses propres objets faute de produire son propre outillage et son cadre conceptuel. »


Précédemment publié dans le n° 8 de la revue Pré Carré, intégralement consacré à l’analyse de l’œuvre de l’un des auteurs les plus incontournables de la bande dessinée contemporaine, Ce trou noir duquel naquit Chris Ware est le sixième texte théorique de L.L. de Mars publié chez Adverse.


Nourri de connaissances très précises en histoire de l’art autant que de sa propre pratique du dessin en général et de la bande dessinée en particulier, l’essayiste livre ici une proposition théorique bien plus ample que son seul objet d’étude. Partant de l’observation scrupuleuse de la variété des modèles de représentation au travail dans le riche corpus warien, frappé par la manière dont celui-ci brutalise l’académisme pictural par des télescopages a priori inconvenants, L.L. de Mars développe une analyse notamment ciblée sur les rapports entre avant et arrière-plan, pour laquelle la référence aux spécificités du dessin animé en général, et des cartoons en particulier, s’avère déterminante. Ce faisant, l’essai soulève un biais fertile pour envisager certaines des spécificités du dessin en bande, parmi lesquelles son rapport singulier et autonome à la modernité.


« Ce que nous envisageons comme écart pour regarder la peinture de Picabia dans son champ, essayons de nous y inviter pour regarder les lignes de Bushmiller ou de Soglow dans leur champ ; dégageons-nous des attentes fonctionnelles au service desquelles jusque-là on estimait la valeur de sidération d’une image, et comprenons alors que ces tours violents que la peinture peut jouer à son académie, c’est avec la même hypnotique variété insistante que le dessin de Herriman ou de Segar nous invite à regarder des lignes scandaleuses jusqu’à nous y perdre. »


Écrivain, essayiste, vidéaste, musicien, peintre, dessinateur et auteur de bande dessinée, L.L. de Mars est un artiste au sens fort du terme, infiniment curieux et résolument expérimental. En bande dessinée, il est particulièrement actif depuis une vingtaine d’années et a signé des dizaines de livres chez une bonne part des éditeurs dits "alternatifs".


Carlota


Estelle Riley & J.-M. Bourthan, Carlota

40 pages couleurs
18 x 24,5 cm
12€
ISBN : 979-10-95922-60-5
Sortie : février 2024


POUR PUBLIC AVERTI


Une escapade bucolique au beau milieu de l’apéro, alors que l’assemblée reste à disserter sur l’indignité politique et l’impuissance citoyenne… Carlota soupçonne son compagnon Jean-Michelon de la tromper avec son psychiatre. Son amie reptilienne la console par un massage enlevé, les sens s’exaltent jusqu’au vertige… Carlota succombe à la fièvre des fluides et des exhalaisons, hallucinée, victime consentante d’un débordement de caresses, léchouilles et étreintes…
Où est donc le docteur ? Lui seul pourra la sortir de son concupiscent coma… À moins que ?


Faussement dissimulé derrière une nouvelle paire de pseudonymes, on aura d'entrée de jeu reconnu l'auteur éminent déjà mis à l'honneur via l'Anthologie des narrations décrispées (éd. Adverse & Arbitraire, 2018-2022). Dans l'intervalle, peu enclin à se prélasser devant cette patrimonialisation précoce, il n'aura eu de cesse d'ajouter de nouvelles pierres à un édifice qui dépasse déjà les 1500 planches. Ainsi de ce Carlota, distribué de la main à la main à quelques dizaines d'exemplaires au printemps 2022 et réédité aujourd'hui dans une version augmentée (pages supplémentaires et plus grand format).
Dans ce nouveau comix rocambolesque, on trouvera notamment du sexe joyeux et volontaire, salvateur mais non moins inquiétant, disruptif et politique en somme. On y digresse Freud et on y blague potache, l'enfant caché des deux J. (Rozier et Franco) bandessinant à plein régime à coups de gaufrier malade, d'encre-virus, de trames et de couleurs bactériennes…
Échappant à toutes les modes et farouchement de son temps, inépuisable, consternant et fulgurant, J.-M. B. n’en a pas fini de confirmer son statut d’auteur essentiel.


Ténèbres


Guillaume Soulatges, Ténèbres

88 pages n&b
21,5 x 28,5 cm
23€
ISBN : 979-10-95922-58-2
Sortie : octobre 2023


POUR PUBLIC AVERTI


Alors que l’univers référentiel de Guillaume Soulatges est de longue date un ample corpus d’images « sans qualité », notamment relatives à l’érotisme et la pornographie, on pouvait légitiment supposer que le Japon et une certaine esthétique « manga » figureraient un jour ou l’autre parmi ses horizons d’intérêt. Ce dont on se serait moins douté, c’est que l’artiste l’envisagerait plutôt comme une interrogation sur les motivations d’une fascination généralisée plutôt que comme une plongée dans un univers familier auquel il s’agirait de rendre hommage. En conséquence, un manga de Guillaume Soulatges ne pouvait qu’être davantage un livre de Guillaume Soulatges qu’un manga à proprement parler.
Ici, ce sont donc les motifs, les calligraphies de kanjis et kanas, les jeux de construction de planches et le « sens de lecture » qui focalisent la singularité de ce travail-ci au sein de sa bibliographie. Néanmoins, un simple regard d’entomologiste sur les figures canoniques d’un certain « exotisme porno-pop » ou autre « orientalisme punk » ne saurait suffire à un artiste véritablement ambitieux. C’est pourquoi le livre s’attache encore à inscrire dans ses compositions dessinées des motifs digressifs (tels des paysages en ruine de l’après-guerre, la décrépitude de zones portuaires à l’abandon, la fixation du pourrissement de corps momifiés — qui résonnent avec ceux, contemporains, préservés dans les chambres froides des morgues —, et une imagerie médicale opératoire), en un ensemble parsemé de pages quasi réflexives, fixant l’altérité fondamentale du monde animal en témoin muet des aberrations humaines.
Si l’artiste présente ces 88 planches comme un hommage à certaines de ses influences les plus notables, avec lesquelles il s’agirait d’enfin solder ses derniers comptes (Bazooka, Slocombe, et Trevor Brown en tête), leurs biais d’appré-hension restent innombrables, et l’on y verra tour à tour une étude en acte sur le pourrissement de la chair, un inventaire des motifs les plus grotesques de l’esthétique « hentaï », une traversée de regards troubles générant de déstabilisants effets de rétroactions (passant de l’œil de l’auteur de l’image originelle à celui de la figure représentée, jusqu’à celui de Guillaume lui-même — catalyseur et révélateur —, s’offrant pour finir à notre propre appréhension), une étude de ce que peuvent les agencements de bande dessinée en matière d’hybridations et de transformations des formes et des figures, un manifeste sur les attentes constamment déçues du désir, et tant d’autres choses passionnantes encore.


Auteur, dessinateur et éditeur, Guillaume Soulatges co-fonde en 2002 la maison d’édition STRATÉGIE ALIMENTAIRE, avant de créer CULTURE COMMUNE (2013-2019). Il présente ses dessins dans de nombreuses expositions, ainsi que dans des ouvrages collectifs ou monographiques (une vingtaine de livres, dont quatre au Dernier Cri).


Romance


Kerozen, Romance

24 pages n&b
17,5 x 24,8 cm
8€
ISBN : 979-10-95922-55-1
Sortie : septembre 2023


Trente ans désormais que Kerozen disperse son oeuvre de dessinateur compulsif aux quatre vents des entreprises éditoriales les plus stimulantes du graph’zine européen, accompagnant dès ses débuts l’émergence du Dernier Cri, de Chacal Puant ou de CBO, parmi tant d’autres.
D’abord porté par un intérêt relatif aux arts dits “primitifs” ou “bruts”, il n’hésitera néanmoins pas à orienter ensuite sa pratique en direction d’esthétiques plus modernistes ou épurées, parfois proches du cubisme ou lorgnant vers l’abstraction.
Avec Romance — collection de planches initialement publiées à 50 exp. en 2019 chez FLTMSTPC, la structure qu’il a lui-même fondé et qu’il anime encore aujourd’hui —, il convoque cette fois un carnaval angoissé de figures fantômatiques prises dans l’errance de cases de bande dessinée. Une occasion de travailler avec nos mémoires hantées par les spectres d’une production industrielle peu soucieuse du trait des artistes qui l’auront alimentée durant des décennies.
Réinjectant l’usage de la trame dans la main-même du dessinateur, balafrant ses planches selon une méthode tachiste renvoyant à CoBrA, Kerozen offre aux éditions Adverse une merveilleuse occasion d’hommage à une certaine histoire du dessin sauvage.

Errata


Thomas Gosselin, Errata

40 pages n&b
11 x 15 cm
6€
ISBN : 979-10-95922-56-8
Sortie : septembre 2023


Depuis son premier album précoce en 2006, Thomas Gosselin est devenu une figure incontournable des approches digressives en bande dessinée. Toujours ancrées dans un cadre fictionnel, les propositions de l’auteur ne reposent en effet pas moins, le plus souvent, sur la recherche d’extrapolations philosophico-théoriques funambulesques, oscillant entre le plus grand sérieux et un délire consommé.
Sa bibliographie est désormais riche de plusieurs dizaines de références, notamment chez Atrabile, et il collabore avec divers dessinateurs en tant que scénariste (F. Henninger, G. Nanni, I. Moutte, etc.).
Errata est une bande dessinée ayant pour objet une mise en déroute particulièrement joueuse du récit romanesque, en ce qu’elle est exclusivement constituée, ainsi que son titre l’indique, d’errata, c’est à dire de cases destinées à venir s’insérer ou à remplacer celles d’un album dont nous ne connaissons pourtant rien.
Plongeant sans réserve au coeur d’une esthétique du manque, Thomas Gosselin invite donc ses lecteurs à la plus grande implication. On lira alors cette bande dessinée aussi bien en tant que somme de micro-événements autonomes, répertoire de pistes narratives à interpréter ou à partir desquelles digresser, ou encore récit fragmentaire à reconstituer.

Danses d'intérieur


Lotus Eddé Khouri, Danses d'intérieur

170 pages couleurs + film
15 x 18 cm
22€
ISBN : 979-10-95922-54-4
Sortie : juin 2023

« Une danse d’intérieur naît de la rencontre entre un corps en mouvement, un habitat, celles et ceux qui y vivent. Tout y participe : nos regards, l’humeur du jour, les mesures de la pièce. On ne bouge pas les meubles car il n’y a pas besoin de place. Je viens sans costume ni musique. »

(Une danse d’intérieur s’adresse à une seule personne, une famille, rarement une assemblée. Elle a lieu dans des maisons individuelles, des chambres d’hôpitaux, des maisons de retraite, des bureaux, dans les recoins d’un jardin ou d’un local associatif.

Sa durée est variable : de 10 minutes à une heure suivie d’une discussion.

Elle est proposée gratuitement à celles et ceux qui m’accueillent. Ma rémunération dépend d’une structure de diffusion qui choisit les destinataires de ces danses en fonction des relations de voisinage qu’elle souhaite tisser.)

En 2016, après quelques années de développement d’une activité de chorégraphe, interprète et improvisatrice, Lotus Eddé Khouri initie le dispositif radical de ce qui deviendra l’un de ses pôles d’implication privilégiés pour les années qui suivront : la Danse d’intérieur.

Issue d’une pratique soutenue et éminemment intime (le domicile comme lieu d’expérimentation et de répétition, avec la solitude et les contraintes d’espace afférentes), les danses d’intérieur se sont donc d’abord établies comme un déplacement de cette intimité (de la sienne propre à celle d’inconnus), autant que comme moyen de ne pas épuiser ce rapport spécifique à la danse, mais au contraire de le questionner, de l’endurer, de le façonner, et d’en expérimenter plus avant les usages possibles.

Après chaque intervention, Lotus Eddé Khouri a réalisé un relevé écrit et dessiné révélant ou interrogeant un ou plusieurs aspects de la situation inédite construite selon les contraintes et ouvertures spécifiques du lieu et du public impliqués.

Le systématisme répétitif de ce protocole fait alors émerger, via l’accumulation, le hasard des circonstances, et la variation des modalités d’attention que l’artiste porte aux contingences, un panorama remarquablement dense de réflexions et de témoignages sensibles centrés sur la pratique artistique en tant que telle, mais tout autant sur sa part sociale, riche d’interpénétrations.

Danses d’intérieur témoigne ainsi, au plus près, de ce qu’engage l’exposition sans filet devant un public dont l’intérêt préalable n’est jamais acquis. Misant sur une attention affûtée à chaque détail, c’est autant sur l’intensité d’une prise de risque continue que via l’ancrage sur les altérités en présence que repose la puissance éminemment singulière de cette pratique.

L’adjonction d’une performance filmée, tentative de transposition de cette somme d’expériences dans le cadre du studio, achève d’inscrire l’ouvrage dans une perspective réflexive plurielle, où le corps aura travaillé avec le texte et la parole (celle de l’artiste, celle du public), autant que le dessin se sera élaboré avec les lieux et le mouvement.
   

 

Cartographies


Chloé Vanderstraeten, Cartographies

20 pages couleurs avec double-rabats
14,5 x 29,7 cm (fermé) / 29,7 x 72 cm (ouvert)
25€
ISBN : 979-10-95922-53-7
Sortie : mars 2023


En mars 2022, sur le Spin off du FIBD d’Angoulême, le travail de Chloé Vanderstraeten a surgi tel une révélation : soigneusement conservé à distance de la libre consultation, l'exemplaire unique de Cartographies n’attendait que de laisser apparaître sa précision esthétique, sa richesse conceptuelle et sa puissance manipulatoire.
Édité aujourd’hui sous la forme d’un fac-similé, ce livre d’artiste présente cinq modules imprimés autonomes et complémentaires, répondant chacun à un déploiement en cinq gestes, pris dans le suspens de leur mise au jour. S'y dévoilent de savantes constructions diagrammatiques, offertes à une appréhension tant sensorielle qu’intellectuelle.
Se joue là une analyse figurale de l’engagement du corps autour d’actions aussi banales, évidentes, qu’essentielles, dont l’habitude nous fait négliger la complexité : dormir / respirer / jouer / écouter / cultiver.
Dégagé de tout texte, des motifs géométriques référencés au dessin technique s’affichent comme parties d’un processus ambigument articulé entre le mécanique et l’organique, et voient leur force d’évocation décuplée par une ornementation attentive et codifiée, usant d’une gamme resserrée de crayons de couleur.

« Pratiquer le dessin me permet de questionner la tension entre le corps et la technique. Autrement dit, de penser les techniques du corps. »
En envisageant le dépassement des usages scientifiques du dessin manuel et outillé (« habituellement univoques et efficaces, faits pour informer. »), attentive à la part charnelle de toute pratique, la geste artistique de Chloé Vanderstraeten nous offre avec Cartographies une percée salutaire pour un abord sensible et réflexif de notre être au monde.

Diplomée des Beaux-Arts de Paris et de l’ESAD en Image Imprimée, la pratique de Chloé Vanderstraeten se déploie essentiellement autour du dessin. Dessins techniques d’urbanistes, croquis médicaux du XVIe siècle ou cartes astronomiques de mathématiciens du XVIIe constituent une matrice graphique et sensible détournée pour saisir les recoins poétiques du monde.

video_cartographies

À partir de n°5


Collectif, À partir de n°5

184 pages n&b
12,5 x 16,5 cm
15€
ISBN : 979-10-95922-50-6
Sortie : février 2023

ÉQUIPE / SOMMAIRE :

Alexandra Achard [Im]Matérialités critiques
Chercheuse en théorie de la médiation, elle prolonge avec ce nouveau texte l’entreprise initiée dans les n°1, 2 et 4 de la revue, et développe sa critique de la critique institutionnalisée de bande dessinée.

Alexandre Balcaen Dont Acte (journal Adverse, sept. 2020 — février 2021)
Fondateur des éditions Adverse, il développe un journal de bord professionnel, élaborant par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions le portrait constellé d’un secteur culturel agi par des enjeux contradictoires. Cet épisode témoigne notamment de six mois d’une activité éditoriale bouleversée par “l’état d’urgence sanitaire”.

Éric Chauvier Territoires souillés-augmentés (4)
Romancier et anthropologue, il s’intéresse cette fois au domicile familial en tant que lieu d’émergence de troubles psycho-affectifs et de récits horrifiques, via une lecture de Big Baby de Charles Burns (éd. Cornélius).

Thomas Gosselin Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (5/6)
Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de son activité via un texte polyphonique et enjoué brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale, de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures ainsi que d’échanges épistolaires avec différents acteurs de la profession.

Jérôme LeGlatin Fragments, bande dessinée / Toucher plus bas
Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée, Neuvième Art) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, prouvant que toute théorie effective de la bande dessinée est pratique de bande dessinée.
En parallèle, et sous la direction de Magalie Altmann, on découvre une étude inachevée qu'il consacre à un court récit de Blutch (paru dans le Lapin n° 5 de l'Association), hantée par le deuil, et constellée de références à la bande dessinée franco-belge classique et son miroir secret, Marcinelle-Babylone.

Des nouvelles du front cinématographique La Police partout, la justice nulle part
Retour du duo critique constitué de Alexia Roux et Saad Chakali, les artisans du site Des nouvelles du front cinématographique, auteurs d’essais chez L’Harmattan, et déjà présents dans le n°4 d’À partir de. Ils se consacrent cette fois à l’œuvre de Pierre La Police sous l’angle de la néoténie, avec notamment le soutien théorique de Giorgio Agamben.

INVITÉES :

Céline Huyghebaert S'étendre de côté
Doctorante en études & pratiques des arts, c’est dans le cadre de ses recherches universitaires que Céline Huyghebaert s’est d’abord intéressée à la question éditoriale (en lien avec son travail mixte, entre approches plastiques et littéraires), avant de réaliser elle-même fanzines, livres d’artistes et installations. Après la publication du drap blanc, son ouvrage le plus ambitieux, chez un éditeur installé, d’importantes questions relatives aux écarts sensibles entre les différents territoires de la création auront émergé, ici détaillées sous la forme d’un texte autobiographique pragmatique et analytique.

Magalie Altmann Toucher plus bas
Apparaissant dans À partir de n° 4, au détour d'un texte de Jérôme LeGlatin, Magalie Altmann prend en charge dans ce numéro l'édition d'un texte inachevé du même auteur, y adjoignant des notes extensives de son cru.

Équipe : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Saad Chakali, Éric Chauvier, Thomas Gosselin, Jérôme LeGlatin et Alexia Roux

Invitées : Magalie Altmann, Céline Huyghebaert

Couverture : François Henninger

Maquette : Richard B.

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2 numéros sur 6 prévus — précisez votre choix (30 € — frais de port offerts) :

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Le Dépli


Loïc Largier, Le Dépli

52 pages n&b
20 x 30 cm
18€
ISBN : 979-10-95922-52-0
Sortie : octobre 2022


Le Dépli signe enfin le grand retour de Loïc Largier au catalogue de la maison, après Des Combats et Obscurcité.
Un ouvrage d'une complexité formelle inédite, agrégat polyphonique prodigieux venant répondre au défi suivant : comment rendre compte au sein d'un seul et même livre du subtil équilibre de cohérence obsessive et de renouvellement permanent qui traverse la bibliographie auto-éditée de son auteur (dont on peut avoir un aperçu ici) ?
La solution qui s'est imposée prend la forme d'un ouvrage constitué de dix modules aux caractéristiques spécifiques (sur des questions de traitement de l'image, de format, de manipulation, de rapport texte/image...), quasi autonomes, et composant néanmoins un ensemble inaltérable.
Il révèle mieux que jamais l'attention portée par son auteur à des questions techniques et conceptuelles, auxquelles celui-ci répond par une approche certes rigoureuse, mais n'excluant jamais les possibilités vertueuses du dérapage, tout en manifestant sa foi envers les puissances fertiles de l'écriture poétique.
À ce titre, les quelques mots que Loïc Largier livrait dès son geste inaugural restent d'actualité :
« D’un travail imprimé dont le support est l’album, je décalque certains éléments contenus dans les cases (lignes du décor le plus souvent). Redessinant un dessin, je deviens dessinateur du seul geste, sans arrière pensée formelle ou liée à un sujet, me constituant au fil des copies un répertoire. De ce répertoire enflant au fil des dessins et du temps s’élaborent alors à partir de contraintes liées au hasard (sélection, composition,...) des ensembles dessinés qui constituent l’objet même de mon travail. Composant ainsi un certain nombre de dessins dont la finalité est l’impression, numérique dans un premier temps, photocopie dans un second, afin de revenir à ce plat, à cette surface plane qui favorise (peut-être) l’accès à quelque chose de l’ordre de l’image. C’est ensuite dans la multiplicité des « projections » possibles que se poursuit cette exploration de la ligne dessinée. Se rapportant rapidement à la question de l’écriture, en ce qu’elle est tentative de rendre visible une pensée en train de se faire, de la rendre graphiquement signifiante, lisible, les différents supports tendent à rendre intelligible ce mouvement. »

Un possible récit


Jean-Pierre Marquet, Un possible récit

100 pages couleurs / album cartonné
21,5 x 30 cm
30€
Sortie : octobre 2022

Un possible récit a fait l’objet d’un tirage limité à 200 exemplaires, numérotés et signés par l’artiste.
Cet ouvrage a été initié par un mécénat privé.
Mise en page : Catherine Ruelle pour Art Mature
Edition : Françoise Demarez pour SEFF
Imprimé en Belgique
© Jean-Pierre Marquet - Autofictions, 2022

Depuis le début des années 1990, Jean-Pierre Marquet élabore un livre composé de plusieurs milliers de planches mêlant art et quotidien. De façon discontinue et sans autre hiérarchie que la plasticité de chaque page, Autofictions est un carnet de recherches matérialisant cette oeuvre en perpétuelle gestation. Dessins, collages, notes, commentaires, réflexions construisent le scenario d’une autre histoire.

UN POSSIBLE RÉCIT, seizième ouvrage des Autofictions, présente les étapes de cette aventure interminable. Le livre est constitué de 78 planches organisées selon un ordre croissant et chronologique. Les papiers glissés ici et là dans l’albumphotographie d’enfance, document annoté, carte postale, marque-page – sont proposés comme indices de lectures.

Outre ses publications, Jean-Pierre Marquet a exposé les Autofictions en Allemagne, en Belgique et en France.

Fausse Maîtresse


C. de Trogoff (d'après Honoré de Balzac), Fausse Maîtresse

96 pages couleurs / reliure japonaise
21,5 x 28,5 cm
22€
ISBN : 979-10-95922-51-3
Sortie : septembre 2022


La Fausse Maîtresse est à l’origine un roman d’Honoré de Balzac, paru en 1841 dans le journal Le Siècle. Partie du cycle La Comédie humaine et véritable mélodrame, il traite notamment d’un stratagème élaborant une aventure factice pour dissimuler au monde un impossible amour.
Renouvelant une méthode élaborée dès L’Arbre de la connaissance (d’après Henry James) et poursuivie avec Hmm ! (d’après Anton Tchekhov) — tous deux publiés chez Adverse —, C. de Trogoff aborde cette nouvelle adaptation en bande dessinée par une épure drastique du matériau littéraire d’origine, tout en poussant plus loin que jamais un tressage plastique nourri par la prolifération des sources visuelles, des interprétations graphiques et des approches du dessin.
Forte de la puissance cohésive de ce dispositif très personnel — à même d’agencer une somme d’éléments hautement hétérogènes —, C. de Trogoff ose une impureté débordant amplement les critères esthétiques admis par l’Académie, diversifiant à outrance les régimes techniques et figuratifs du dessin, en un véritable débordement pour l’œil. Pour autant, aucune boursouflure ne paraît empeser ces planches paradoxalement rigoureuses et déterminées.


C. de Trogoff co-anime avec L.L. de Mars les éditions PCCBA. Artiste protéiforme (photo, musique, vidéo, dessin, littérature et bande dessinée), elle collabore à de nombreux projets collectifs. Hors éditions d’artiste, Fausse Maîtresse est son 4e livre.

Bandelettes


François Henninger, Bandelettes

334 pages n&b (impression recto seul) / reliure japonaise / fourreau
6 x 16 cm
12€
ISBN : 979-10-95922-49-0
Sortie : mars 2022


En 2019 paraissait le premier numéro d’À partir de, une revue critique et théorique s’intéressant à la bande dessinée au sens large, par le biais de textes excluant toute illustration. À chaque numéro, la présence du dessin ne s’impose que sur la couverture, via un strip de trois cases choisi autant pour son intensité esthétique que pour ses facultés à mettre en crise le dualisme supposé entre texte et image.
Pour ses qualités d’auteur joueur et expérimental, autant que pour la fièvre et la précision de son trait, François Henninger a été invité à signer l'ensemble des strips de couverture de la revue, tout au long de son programme de six numéros, élaborant à chacune de ces occasions une série d’une trentaine de propositions (réalisées à l’échelle 1:1, pour une intégrité optimale de leur reproduction).
La quantité de strips non-utilisés atteignant rapidement un somme conséquente, il aura paru aussi évident que nécessaire de proposer une anthologie exhaustive mettant en scène les différents mouvements de la pensée en acte de son auteur, entre expériences formelles, transgressions des idiomes et poésie suggestive.
Nouvelle pierre apposée à l’édification d’une œuvre déjà riche d’une grande variété (avec des livres publiés chez Warum, L’Apocalypse, Anathème, La 5e Couche, L'Atelier du poisson soluble, PCCBA, Cambourakis et dans de nombreux collectifs), Bandelettes vient accompagner la reconnaissance institutionnelle d’un auteur — récipiendaire du prix de l’École européenne supérieure de l’image en 2021 — depuis longtemps essentiel.

Commentaire sur les sentences de Pierre Lombard


L.L. de Mars, Commentaires sur les sentences de Pierre Lombard

68 pages couleurs / reliure japonaise
30,5 x 36 cm
25€
ISBN : 979-10-95922-48-3
Sortie : mars 2022


À l’origine de ce livre, deux matrices de travail visant à assurer la plus grande ouverture à la prospective pour un jeu de construction mental et dessiné :
— une vierge à l’enfant, en tant que motif fondamental de siècles de peinture, scène instituant l’événement majeur du christianisme : l’incarnation.
— en opposition, l’étirement d’un monde à peine touché par le temps, sans événement : le paysage.
À cette expérimentation en bande dessinée, devait s’adjoindre un essai dont l’objet aurait été d’entreprendre un commentaire à propos des commentaires sur les Sentences de Pierre Lombard.
À l’arrivée, ce projet initial aura fini par éluder toute littérature, et c’est le dessin qui se voit à lui seul accueillir toute la pensée spéculative de l’auteur. L’invitation qui en résulte est alors celle d’une promenade attentive, autant ouverte à l’émerveillement le plus spontané qu’aux interprétations les plus érudites.

L'Enfant naturel


Guillaume Soulatges, L'Enfant naturel

68 pages n&b / couverture en sérigraphie 2 passages / reliure japonaise
27 x 17,5 cm
18€
ISBN : 979-10-95922-47-6
Sortie : septembre 2021


Pour la majeure partie du public au fait de ses activités, le travail de Guillaume Soulatges est d’abord associé à la scène graphique underground des vingt dernières années. Auteur, dessinateur et éditeur, il co-fonde en 2002 la maison d'édition Stratégie alimentaire, puis anime seul Culture commune (2013-2019), tandis qu’il présente ses dessins dans le cadre de nombreuses expositions (tant institutionnelles que souterraines), et d’ouvrages collectifs ou monographiques (une vingtaine de livres signés, dont quatre au Dernier Cri). Largement nourrie d’images « sans qualité » issues des sous-produits visuels (catalogues de supermarché, revues pornographiques, guides pratiques illustrés, etc.), la partie la plus visible de son œuvre, frontale et très explicite, a jusqu’à présent masqué ses approches plus narratives.
L’Enfant naturel est un livre qui s’articule au fil de 64 images sublimes, entre pointillisme réaliste névrotique et expressionnisme discrètement libidinal, publiées en pleine page. Un récit initiatique à la première personne d’années de jeunesse troubles, hantées par la pauvreté, la solitude, les discriminations et les coercitions multiples. Ancrée dans cet espace-temps suintant des Trente Glorieuses finissantes, l’histoire emprunte à la préciosité d’une syntaxe d’un autre siècle comme pour mieux appuyer quelque chose d’une nostalgie un rien morbide, néanmoins envisagée comme socle d’une détermination individuelle trempée. Le caractère édifiant de ce parcours est alors figuré par le chemin vers l’école, partant de la campagne profonde, entre corps de fermes vétustes et granges croulantes, en direction de la grande ville. À travers champs et forêts, d’abord, sous le regard indifférent des calvaires et des bêtes sauvages. Avant de pénétrer pas à pas dans l’espace urbain, errance programmatique vers une « civilisation » qui n’a su que trop bien hiérarchiser la position des êtres selon leur habitat : bidonville, barres d’immeubles, puis pavillons bourgeois.... L’école, alors, apparaît comme le cœur des enfers, saturé de corps tordus et de faces difformes, tout à la brutalité d’une enfance qui n’a gardé du parfum du jardin d’éden que l’irréductible foi en l’avenir du narrateur.

À partir de n°4


Collectif, À partir de n°4

184 pages
12,5 x 16,5 cm
15€
Sortie en septembre 2021
ISBN : 979-10-95922-46-9

ÉQUIPE / SOMMAIRE :

Alexandra Achard D'un travers historique à l'autre
Chercheuse en théorie de la médiation, elle prolonge avec ce nouveau texte l’entreprise initiée dans les n°1 & 2 de la revue, et développe sa critique de la critique institutionnalisée de bande dessinée en privilégiant cette fois des questions d’historiographie.

Alexandre Balcaen Dont Acte (journal Adverse, mars — août 2020)
Fondateur des éditions Adverse, il développe son journal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux multiples. Imprévu chronologique, cet épisode témoigne notamment de six mois d’une activité bouleversée par “l’état d’urgence sanitaire”.

Éric Chauvier Territoires souillés-augmentés (3)
Romancier et anthropologue, il creuse avec cette nouvelle livraison un entrelacement entre autobiographie et lectures scientifiques sur la question du langage, à l’aune des propositions narratives et esthétiques de Gasoline Alley, la fameuse bande dessinée de Frank King publiée entre 1918 et 1959.

Thomas Gosselin Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (4/6)
Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale voire de méta-physique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec différents professionnels.

Jérôme LeGlatin Fragments, bande dessinée / L'air d'être
Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. En parallèle, il livre une nouvelle étude plus monographique, cette fois à partir d’un récit court du mangaka Kazuo Umezu, (“Death Make”, dans Le Vœu maudit - Le Lézard noir, 2016)

INVITÉS :

Olivier Marboeuf Muscles et Perruques
Auteur, co-fondateur avec Yvan Alagbé des éditions Amok au début des années 1990, Olivier Marboeuf initie au début des années 2000 le projet Khiasma, ouvert à de multiples enjeux (expositions, projections, conférences, ateliers, etc.). Son texte revient sur les premières années d’Amok, en tant qu’histoire subjective fortement contextualisée par des considérations techniques, économiques et socio-politiques.

Des nouvelles du front cinématographique La Chute
Duo critique constitué de Alexia Roux et Saad Chakali, arti-sans du site Des nouvelles du front cinématographie et auteurs d’essais chez L’Harmattan, ils livrent ici une étude analytique consacrée à la bande dessinée mythique Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland, creusant notamment les questions de la parabole et de la parodie.

Équipe : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Éric Chauvier, Thomas Gosselin, Jérôme LeGlatin.

Invités : Olivier Marboeuf / Alexia Roux et Saad Chakali (pour Des Nouvelles du front cinématographique)

Couverture : François Henninger

Maquette : Richard B.

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Far West


Barthélémy Schwartz, Far West

36 pages couleurs
14,5 x 19 cm
8€
ISBN : 979-10-95922-45-2

Dans les années 1980, Barthélémy Schwartz fonde avec Balthazar Kaplan la mythique revue Dorénavant, qui engage une approche avant-gardiste dans le champ de la bande dessinée. Dans ces pages, au-delà des attaques frontales, c’est grâce à son cocktail dynamique théorie / pratique que l’entreprise a su trouver ses héritiers.

Vingt ans plus tard, J.-C. Menu leur paie sa dette dans la revue L’Éprouvette (éd. L’Association), avant de publier un premier livre de Schwartz, Le Rêveur captif, dans sa maison d’édition L’Apocalypse. De nouvelles pages apparaissent dans Turkey Comix (The Hoochie Coochie), puis VS et De tout bois (Adverse). Avec Far West, l’auteur développe ses expériences de collage en volume et d’exploration du langage.

À partir de pockets de western bas de gamme, Barthélémy Schwartz rejoue à sa manière une partition situationniste, introduisant dans la bande, avec ses images palimpsestes, l’idée du décollement. Le papier est mis en abyme ; les ombres et le flou font leur apparition ; des distorsions et faux-raccords émergent dans la profondeur de champ.

Pour autant, l’entreprise ne se réduit aucunement à un simple jeu esthétique et référentiel, mais vise plutôt à subvertir les mystifications des récits et images populaires par un jeu de déconstruction / reconstruction poétique et critique. Ce faisant, Far West dévoile alors des visées ouvertement politiques.

(Barthélémy Schwartz dirige par ailleurs avec Eve Mairot les éditions Ab Irato, où ils animent entre autres la revue de poésie et de critique sociale L'Échaudée. En 2016, il a également publié Benjamin Péret, l'astre noir du surréalisme aux éditions Libertalia).

Instructions en cas d'urgence


J. & E. LeGlatin, Instructions en cas d'urgence

Chemise cartonnée à sangle
24 x 32 cm
12€
ISBN : 979-10-95922-42-1

Une chemise cartonnée à sangle, qui évoque un dossier administratif. Nous ignorons tout de son contenu. Un texte manuscrit sur une étiquette apposée annonce, programme : « Instructions en cas d’urgence ».

De J. & E. LeGlatin, nous savons qu’ils sont auteurs de bande dessinée ; qu’ils travaillent régulièrement en duo ; que leurs propositions s’articulent généralement dans un cadre de ruines, hantées par une guerre toujours-jamais là ; que leurs rares personnages sont le plus souvent réduits à leur fonction d’incarnation du langage (corporel, verbal), et que ce langage, explosif, se déploie en logorrhée et coups de sang. Nous savons encore que leurs derniers mouvements communs (Crapule chez The Hoochie Coochie, Polyphème chez Adverse) creusaient en direction du manque, de la réduction formelle, et attaquaient les fonctions édifiantes et logiques de tout récit.

De quoi retournent ces retrouvailles, quatre ans après leur dernier album ?

On ne pourra qu’avertir : Instructions en cas d’urgence est le fac-similé d’un objet improbable, trouvé en braderie le 9 septembre 2015 à Bruxelles. Instructions en cas d’urgence est une bande dessinée. Fumigène tactique ou bombe conceptuelle, ces Instructions sont aussi hilares que furieuses, aussi vaines que définitives, aussi contraintes que débordantes, aussi insaisissables que limpides. Et vouloir en dire plus serait trahir.

À partir de n°3


Collectif, À partir de n°3

168 pages environ
12,5 x 16,5 cm
15€
Sortie en mars 2021
ISBN : 979-10-95922-41-4

À partir de aborde la bande dessinée comme le territoire d'inventions et d'interventions adéquat pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, humains de la langue et de l'image aux prises avec la Culture. (une revue critique semestrielle dirigée par Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin).

Équipe : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Éric Chauvier, Thomas Gosselin, Jérôme LeGlatin.

Invités : Ray Brassier & Mattin (correspondance), Amanda Hurtado

Couverture : François Henninger

SOMMAIRE :

Alexandra Achard — Le Sens de la sensation
Parenthèse dans son programme de déconstruction / prospectives relatif aux perspectives critiques pour la bande dessinée, elle s’engage ici dans une analyse d’un livre d’artiste de Rosaire Appel (Wreckollection, autoédition), nourrie notamment par les propositions théoriques de Tim Ingold.

Alexandre Balcaen — Dont Acte (Journal Adverse, sept. 2019 — fév. 2020)
Éditeur fondateur des éditions Adverse, il prolonge son journal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore pas à pas, aussi comme expérience de la durée, le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux tant techniques, qu’esthétiques, économiques, moraux et politiques (au risque d’en révéler les inconciliabilités).

Éric Chauvier — Territoires souillés-augmentés (2)
Romancier et anthropologue, Éric Chauvier entreprend avec ce nouveau texte un entrelacement analytique basé sur quatre sources hétérogènes. L’écriture autobiographique de Walter Benjamin vient ici nourrir une lecture d’albums de Charles Burns (Calavera) et Daniel Clowes (David Boring), comme autant d’échos à certains des propres travaux de son auteur (de ses premières recherches universitaires à son ouvrage Si l’enfant ne réagit pas — éd. Allia).

Thomas Gosselin — Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (3/6)
Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale voire de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec différents professionnels.

Jérôme LeGlatin — Fragments, bande dessinée + Et même si la tête passait
Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. Et même si la tête passait, son second texte, est une étude détaillée des 20 pages constitutives du 1er numéro d’OMAC (Jack Kirby, éd. Urban Comics), autant nourrie de considérations esthétiques que socio-politiques. et traversée par nombre d’angles analytiques inattendus (de Monique Wittig à Jean-Pierre Oudart, d’Ovide à Georges Didi-Huberman, etc.).

INVITÉS :

Amanda Hurtado — ‘es ace L p
Motivée par des questions attenantes à ses études en archéologie des médias, Amanda Hurtado a développé, sur la base d’un protocole déterminé par des questions techniques et corporelles, une réappropriation intégrale de Space, un livre emblématique des années 1960 de l’écrivain Clark Coolidge.Le résultat, S ace p, signe l’arrivée d’Hurtado dans le champ de la poésie visuelle formalisée à la machine à écrire. ‘es ace L p est le récit à la première personne de de ce parcours singulier.

Ray Brassier (entretien avec Mattin) — Metal machine théorie
Un musicien improvisateur noise intéressé par la philosophie inaugure un entretien avec un philosophe intéressé par la musique, autour de l’éventualité de l’intérêt conceptuel de la notion de bruit. Rapidement, la discussion s’éloigne vers des rivages plus pragmatiques, insistant sur les difficultés à articuler subjectivité artistique et engagement politique.

Offres d'abonnements :

2 numéros sur 6 prévus — précisez votre choix (30 € — frais de port offerts) :

4 numéros sur 6 prévus (55 € au lieu de 60 € — frais de port offerts) :

6 numéros sur 6 prévus (75 € au lieu de 90 € — frais de port offerts) :

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Bandes dessinées exposées


L.L. de Mars, Bandes dessinées exposées

36 pages n&b et couleurs
12 x 17 cm
6€
979-10-95922-44-5

Artiste pluridisciplinaire actif depuis plus de 30 ans, L.L. de Mars consacre une large part de son engagement à la bande dessinée, aussi bien en tant qu’auteur qu’en tant que critique, ainsi qu’en témoignent ses multiples parutions chez divers éditeurs (de Six Pieds sous terre à Tanibis, en passant par Adverse, Rackham, La 5e Couche, The Hoochie Coochie ou encore Pré Carré).

Après un premier texte critique consacré à la question des expositions DE bandes dessinées (Exposer la bande dessinée ?, Adverse, 2018) qui revenait essentiellement sur le peu des diverses approches majoritaires pour mieux les invalider, L.L. de Mars prolonge son sujet en glissant cette fois vers la prospective de l’exposition EN bandes dessinées.

S’appuyant largement sur ses propres recherches et réalisations récentes, enrichissant son essai d’une iconographie mettant concrètement en scène certaines de ses prospectives, Bandes dessinées exposées s’affirme alors en manifeste pour l’invention.

L’ambition la plus délicate, la moins assurée de résultat, de cette exposition était d’en faire des questions en bandes dessinées ; en y entraînant les corps et les déplacements des visiteurs, les modalités du regard dans des échelles bouleversées, les focales culturelles, sensibles, sociales, les distances tendues entre chaque station d’un parcours pensé dans sa durée et d’éventuelles mesures, contraintes, conduites, de cette durée. En faire des questions narratives, poétiques, politiques, techniques, éditoriales, toutes pouvant y être convoquées et tressées pour dérégler notre façon de lire les bandes."

Le crash


Jérôme LeGlatin (avec Mel Crawford), Le Crash

24 pages couleurs
11,5 x 14 cm
5€
979-10-95922-43-8

Soit 24 fois la même image reproduite, une case plus ou moins vide, le fragment d’un comic book jeu-concours des années 1940 dessiné par Mel Crawford. Ce fragment intègre, en guise de récitatif, d’injonction, d’invitation, de défi, la sentence “DRAW THE CRASH HERE” (“trace le crash ici”). 80 ans plus tard, Jérôme LeGlatin tente une réponse, à même l’objet.

Soit 2x12 fois l’appel fondateur, et ses effets inéluctables. Soit 2x12 fois la mise en crise de la distinction opérée entre tout texte et toute image, soit 2x12 fois la mise à l’épreuve de la représentation. Soit 2x12 fois l’écroulement de cette drôle de discipline de destruction des dualismes que l’on nomme bande dessinée. Soit 2x12 fois, atemporel, ici tracé, déconstituant, le Crash.

Débordant le cadre d’un simple détournement, le processus général, à coups de répétitions, texte typo-scandé, tours de pages et souris mécanique, s’impose comme acte critique et acte de création, geste accidentel sans plus d’auteur ni fin, artistique et politique, imprévu, poétique.

Éditer (modestement) dans la tourmente


Alexandre Balcaen & Jérôme LeGlatin, Éditer (modestement) dans la tourmente

16 pages n&b
12,5 x 16,5 cm
(version imprimable et pdf de lecture)

En mai 2020, quelques semaines après le début des remous d'importance suscités par l'arrivée de la pandémie Covid-19 et du "management" gouvernemental afférent — alors que ces bouleversements ont enjoint les éditions Adverse à prendre le recul nécessaire pour ajuster, voire réenvisager certaines de ses méthodes et son programme à moyen terme —, ce qui devait n'être à l'origine qu'une simple lettre d'information rédigée par Alexandre Balcaen se transforme en un véritable texte d'intervention socio-politique, relatif notamment à la production et à la commercialisation du livre en France.

À l'origine de cette bascule, la proposition de Jérôme LeGlatin de s'associer à la rédaction de ce courrier, motivant alors une étude plus précise et une réflexion plus large, en partie en réaction aux discours et annonces cumulés par la profession (libraires, éditeurs, diffuseurs/distributeurs) face à la crise.

En adéquation avec certaines des dynamiques de la revue À partir de (notamment l'association de la critique à la pratique), et avec le soutien de Richard B. à la maquette et de François Henninger pour le strip de couverture, collaborateurs habituels de la revue, Éditer (modestement) dans la tourmente est un opuscule autonome écrit à quatre mains et une sorte de hors-série en accès libre du projet critique plus large initié par ses deux auteurs. Laissé en libre consultation / circulation, il a enfin vocation à alimenter les débats en cours sur une réinvention nécessaire de l'ensemble des métiers du livre.

De tels baisers


Jul Gordon, De tels baisers

12 pages bichromie (risographie)
14,5 x 18 cm
5 €
Sortie : septembre 2020
ISBN : 979-10-95922-40-7

Rares et précieux, d’autant que quasi invisibles en France (à l’exception notable de son livre Le Parc (Na, 2016), et de quelques récits courts dans Modern Spleen (Na), PFC6 (Chifoumi), VS et De tout bois (Adverse)), les travaux de Jul Gordon restent un secret trop bien gardé.

Artiste plurielle active depuis une quinzaine d’années entre installations, performances, animations, peintures, broderies, etc., elle dissémine ses bandes dessinées entre auto-éditions, contributions à divers périodiques (Strapazin, Le Monde Diplomatique, Kuš!, Canicola, Spring, etc.), et quelques ouvrages supportés par des éditeurs alternatifs germanophones (Mami Verlag notamment).

Fin 2019, à l’occasion de la publication du 16e numéro de la revue allemande Spring articulé autour de la thématique rebattue du sexe, Jul Gordon sollicite amis et connaissances pour débuter une collecte d’anecdotes intimes, chacune destinée à être adaptée en bande dessinée.

En douze planches couleurs aussi lumineuses d’intelligence formelle (leur art du contrepoint dans le rapport image/texte) que bouleversantes d’économie et de pudeur, De tels baisers inaugure une série dont on se languit déjà des prolongements à venir.

Soundtrack/s


Rosaire Appel, Soundtrack/s

32 pages n&b
20 x 25,7 cm
8 €
Sortie : septembre 2020
ISBN : 979-10-95922-39-1

Si ses abstract comics représentent une part importante de sa pratique, l’artiste new-yorkaise Rosaire Appel travaille parallèlement diverses approches, de la poésie visuelle au livre d’artiste, entre expositions et éditions. Pour ce 3e livre aux éditions Adverse (après Intersections et Perturbations), elle prolonge un travail précédemment entamé en direction de la partition graphique (avec Seesongs, Press Rappel, 2012) pour se concentrer cette fois sur la représentation visuelle du son.

Si divers motifs renvoient à la notation musicale, au montage assisté par ordinateur, ou encore à la physique sonore, l’intensité de leurs télescopages provoque une mixité visuelle finalement indémêlable, invitant à privilégier une approche évocatrice plutôt qu’analytique ou opérationnelle.

« J’écoute, et ensuite je dessine. À quoi pourrait bien ressembler quelque chose d’invisible — le son — ? Dans ces dessins (hybrides, entre encre sur papier et usages numériques), je ne transcris pas, j’invente. Ma référence, c’est le son partagé de notre environnement, considéré ici en tant que matériau brut, quand bien même certains de ses aspects ont été civilisés et codifiés — dans la musique et la parole, par exemple. Ces pages appellent à une écoute visuelle — sans que la synesthésie soit recquise pour autant. » (présentation par l’artiste).

Chaînon manquant entre « l’espace de profond silence » (cf. Fragments, bande dessinée, Jérôme LeGlatin, revue À partir de, éd. Adverse) d’une bande dessinée à la recherche d’effets de représentation du sonore, d’une part, et de la composition plastique Plafond de verre de Jean-Luc Guionnet, où le dessin participe activement d’une pensée structurelle du son, d’autre part, Soundtrack/s assoie singulièrement les connivences d'approches abusivement séparées.

Il était deux fois


Gary Colin, Il était deux fois

16 pages couleurs
17,8 x 26,7 cm
7 €
Sortie : septembre 2020
ISBN : 979-10-95922-38-4

En 2017, Gary Colin fonde avec Clara Souflet la maison de micro-édition La Hyène autour d’un duplicopieur RISO, structure dédiée au dessin, à l’image numérique et à la bande dessinée. Il y publie une dizaine d’opuscules et quelques multiples, présentés essentiellement à l’occasion d’événements associés au dessin contemporain, au livre d’artiste et à la bande dessinée alternative.

Souvent initiées autour d’une idée ou d’un protocole relativement simples, ces publications détonnent par leur ambition ouvertement expérimentale, tant en termes de brouillage narratif que d’exploration formaliste (aussi bien plastique — trouble de la représentation, indécision quant aux outils mobilisés et à l’influence de la technique de reproduction sur le résultat imprimé —, que structurelle — perturbations de la linéarité supposée de la lecture en bandes, jeux appuyés sur les compositions des planches, double-pages, recto/verso, etc.).

Il était deux fois témoigne alors à merveille des enjeux développés par l’artiste-éditeur au fil de ces quatre dernières années, l’éventuelle narration n’étant qu’induite par des motifs pris dans une instabilité mouvante assumée, tendus entre figuration et abstraction, organique et mécanique, élémentaire et composé, plein et vide, avers et envers.

Eros negro n°4


Démoniak, Eros negro n°4

12 x 17 cm
5 €
Sortie : septembre 2020
ISBN : 979-10-95922-37-7

Résumé des épisodes précédents :

Kidnappeur amateur pris à son propre piège, Nelson est contraint d’assister puis de participer aux abus infligés par deux malfrats pervers à leur deux innocentes victimes. Dans l’ivresse luxurieuse du visionnage d’un film pornographique morbide et décadent, rejoué simultanément dans une réalité aux frontières de plus en plus floues, Nelson s’apprête à saisir l’opportunité de retourner enfin la situation...

L’heure du dénouement a sonné. Jouer avec le feu s’achève dans un final spectaculaire à l’ironie acerbe, appuyant la vacuité des péripéties douteuses d'un récit pourtant à même de révéler sa propre absurdité.

Au cœur de la production pléthorique des pockets italiens vulgaires et souvent bâclés qui inondèrent les kiosques pendant plusieurs décennies de la deuxième moitié du XXe siècle, l’œil acéré de Démoniak a su dénicher la perle “métapornographique”, véritable mise en abyme des clichés du genre. Il livre avec cette reprise une contribution jouisseuse et autoréflexive à l’histoire de la bande dessinée populaire.

Eros negro n°3


Démoniak, Eros negro n°3

32 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie Septembre 2020
ISBN : 979-10-95922-36-0

Résumé des épisodes précédents :

Nelson et Françoise, fille de l’illustre famille Mandoras, sont surpris dans leurs ébats interdits par deux malfrats en fuite et leur otage. Titillés par l’incongruité de leur découverte, puis franchement excités par le visionnage d’une vidéo licencieuse, Mickey et John contraignent leurs victimes à rejouer dans le réel les scènes qui défilent à l’écran.

Tandis que Nelson guette l’occasion propice à renverser le rapport des forces, la situation ne va pas en s’arrangeant...

Avec ce troisième et avant-dernier épisode d’Eros negro, reprise d’un fascinant fumetti bâclé des années 1980, les productions DÉMONIAK poursuivent leur revisitation sans fard de moments clés de la bande dessinée pornographique populaire du xxe siècle.

L’élégance du trait révèle ici la force minimale des compositions des planches d’origine, tandis que les rares infidélités faites au récit décalent subtilement le sous-texte du projet initial.

Pêchez jeunesse !


J.-M. Bertoyas, Pêchez jeunesse ! (postface de Gwladys Le Cuff)

288 pages n&b
16,5 x 23 cm
30 €
Sortie octobre 2022
ISBN : 979-10-95922-35-3


Après L’Arum tacheté (A.N.D. #1, Adverse 2018), Parzan et autres saveurs (A.N.D. #2, Arbitraire 2018), L’Internationale modique (A.N.D. # 3, Adverse 2019), Nicy et ses amis (A.N.D. # 4, Arbitraire 2019), et en parallèle de Flugblatt et les rampants (A.N.D. #6, Arbitraire 2022) arrive Pêchez jeunesse !, 5e volume venant clore L’Anthologie des narrations décrispées de J.-M. Bertoyas. Soit la nouvelle étape du pharaonique projet de réhabilitation / révélation de l’une des plus importantes signatures de la bande dessinée contemporaine.


Essentiellement consacré aux débuts de l’artiste et enrichi d’une pléthore de strips inédits, ce volume réunit les sept publications les plus méconnues de ce forcené de l’auto-édition (Aïe Cul, Zeboun, Les Dombes, Brücks, Paulette Goddard je t’aime !, Coux et Lycoperdon).
Derrière ces titres improbables, on trouvera quelques-uns des plus longs récits de l’artiste, qui y module ses techniques de dessin et expérimente aussi bien la narration et la mise en scène que la diversité des formats.
Autant de marqueurs des errances positives (un travail effectif de recherche) avançant vers la construction de l’identité d’un artiste porté par une permanente réinvention.


En conclusion, l’analyse rigoureuse de Gwladys Le Cuff vient autant confirmer la singularité de l’artiste qui en est l’objet que l’importance de son autrice dans le champ de la critique contemporaine (après ses contributions à Pré Carré, son étude sur Frédéric Coché — Brynhildr, éd. Frémok — et sa collaboration avec L.L. de Mars pour Depuis un crâne — éd. La 5C).

À partir de n°2


Collectif, À partir de n°2

164 pages n&b
12,5 x 16,5 cm
15 €
Sortie mars 2020
ISBN : 979-10-95922-34-6

Offres d'abonnements :

2 numéros (30 € — frais de port offerts) :

4 numéros (55 € au lieu de 60 € — frais de port offerts) :

6 numéros (75 € au lieu de 90 € — frais de port offerts) :
ATTENTION ! Cette offre intègre le n°1 !

À partir de aborde la bande dessinée comme le territoire d'inventions et d'interventions adéquat pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, humains de la langue et de l'image aux prises avec la Culture. (une revue critique semestrielle dirigée par Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin).

Avec :

Alexandra Achard - Plaisir et profits
(aliénation d’une polysémie terminologique)
Chercheuse en théorie de la médiation, elle donne suite à sa recension critique de la littérature aujourd’hui disponible sur l’écriture, l’image et leurs rapports, en révélant l’influence du vocabulaire et des définitions sur des processus de main-mise sur la théorie et ainsi sur la création elle-même.

Alexandre Balcaen - Dont Acte (journal Adverse, mars — août 2019)
Éditeur fondateur des éditions Adverse, il prolonge son journal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore pas à pas, aussi comme expérience de la durée, le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux tant techniques, qu’esthétiques, économiques, moraux et politiques (au risque d’en révéler les inconciliabilités).

Docteur C. - Casanier
Auteur de bande dessinée (Bicéphale) et critique (Pré carré), il continue sa série de travaux s’attachant à des publications à la marge. À partir de l’album Casanier (Fränek, éd. Ion), il compose un poème objectiviste à même de révéler les points de tension déterminants du livre qui l’a inspiré.

Éric Chauvier - Territoires souillés-augmentés
Romancier et anthropologue, il tente avec ce deuxième texte une hybridation littéraire entre expérience autobiographique et réflexion autour du concept d’Unheimliche cher à la psychanalyse (après la théorie Benjaminienne de l’aura dans le précédent numéro). Son étude, à partir de souvenirs d’enfance troubles liés à ses lectures de Tintin, l’amène logiquement à convoquer les réalisations récentes de Charles Burns.

Thomas Gosselin - Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (2/6)
Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale voire de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec les éditeurs.

Jérôme LeGlatin - Fragments, bande dessinée
Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. Au fond de chaque chose, son second texte, est une longue étude de Que la bête fleurisse (Donatien Mary, éd. Cornélius) brassant sans complexe des questions tant techniques qu’esthétiques et politiques.

INVITÉS :

David Amram - Souffle de voix
Auteur et critique, David Amram développe ici une théorie du temps et de l’action en bande dessinée à partir des pages d’ouverture de l’album Aunoa, de Guido Buzzelli (récemment réédité par Les Cahiers dessinés).

Nicolas Clair - Christine et le feu d’artifice
Poème en prose, autobiographie d’un échec, scénario avorté ?
Avec son écriture qui s’emballe, prise dans un curieux rapport à l’oralité du discours, Nicolas Clair, artiste contemporain, livre une passionnante étude sur la pensée en bandes, extrapolant à partir d’un projet d’album jamais dessiné.

Critique & création


L.L. de Mars, Critique & création

24 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie février 2020
ISBN : 979-10-95922-33-9

Filant sa série d’essais thématiques et pamphlétaires autour des problèmes fondamentaux agitant le monde de la bande dessinée contemporaine, L.L. de Mars aborde cette fois les corrélations fertiles entre entreprises critiques et visées créatives.

Initialement rédigée pour les vingt ans du site du9.org, cette reprise augmentée vise, dans son premier mouvement, à mettre à mal les perspectives critiques les plus communément arpentées dans le champ de la bande dessinée ; mais se focalise surtout, dans son second mouvement, sur la traditionnelle séparation arbitraire et castratrice entre activité théorique et pratique artistique.

Engageant en soutien à son discours la question du poème comme procès du langage, précisant l’importance de savoir mobiliser des modalités d’attaques pour assoir des positions sur des lignes de front enfin définies, ce texte enfonce quelques clous nécessaires à soutenir l’émergence des nouvelles tentatives critiques qui agitent la bande dessinée depuis quelques années, de Pré Carré à À partir de.

Eros negro n°2


Démoniak, Eros negro n°2

32 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie février 2020
ISBN : 979-10-95922-32-2

Résumé de l’épisode précédent :

Derrière les volets clos d’une maison délabrée, à l’abri des regards, Nelson bafoue les interdits, entreprenant l’émancipation de la belle Françoise, fille de l’illustre famille Mandoras. Débordés par l’intensité de leurs ébats, nos deux protagonistes en viennent à oublier la plus élémentaire discrétion. Attiré par leurs cris affriolants, un mystérieux individu les observe, l’œil accolé à l’entrebaillement d’une porte mal fermée...

Initialement envisagé comme un opuscule autonome, Eros negro devient, avec la publication d’un deuxième épisode, une reprise de l’intégralité du 12e numéro de ce fumetti emblématique des années 1980, découpé ici en 4 volumes.

Si Démoniak radicalise ici son projet critique, transgressant le rapport de domination homme noir / homme blanc de la bande originale, ce 2e épisode ne trahit en rien les ambitions populaires et masturbatoires du canevas dont il est issu.

Le dessin s’y aiguise, transfigurant les compositions audacieuses de la bande d’origine, tandis que le scénario alambiqué nous réserve encore nombre de surprises immorales pour les deux numéros qui viendront clore l’intrigant feuilleton.

Hmm !


C. de Trogoff, Hmm !

28 pages couleurs
18 x 25 cm
10 €
Sortie janvier 2020
ISBN : 979-10-95922-31-5

Si C. de Trogoff développe depuis quelques années un passionnant travail de bande dessinée, ses quelques merveilles restent malheureusement souterraines et méconnues, parsemées entre fanzines, revues, collectifs et autoéditions.

Prolongeant l’effort de révélation amorcé avec la publication de son premier livre L’Arbre de la connaissance, (d’après Henry James), Adverse a sélectionné parmi les manuscrits de l’auteure une seconde adaptation littéraire, centrée cette fois sur Anton Tchekhov et sa pièce en un acte Le Chant du cygne.

Insistant sur la solitude et la folie du personnage principal en évacuant les autres protagonistes de la pièce, C. de Trogoff accentue ses effets de dérive par un travail de mise en scène qui mobilise à nouveau sa technique de décalque.

Elle convoque ainsi un décorum claustré et dépeuplé à partir d’images de catalogues d’intérieurs à la froideur impersonnelle, à peine hanté d’une poignée de silhouettes fugaces.

Plafond de verre


Jean-Luc Guionnet / ensemble Lunar Error, Plafond de verre

Coffret avec : 30 planches couleurs / sérigraphie argent sur papier brun teinté dans la masse + brochure 32 pages n&b + CD
21 x 30 cm
35 €
Sortie janvier 2020
ISBN : 979-10-95922-28-5

Musicien et plasticien, Jean-Luc Guionnet est une figure d’importance sur les scènes expérimentales et contemporaines internationales.

Avec Plafond de verre, il envisage la composition contemporaine pour ensemble comme une œuvre à la fois plastique et réflexive, mettant en scène par le dessin, l’écriture, la typographie, le diagramme, le plan, la notation non-idiomatique, des questions d’écriture musicale, d’interprétation, autant que de technique de jeu individuelle et collective, jusqu’au dispositif de sonorisation et de diffusion.

Avec cette œuvre plurielle, Jean-Luc Guionnet ajoute ainsi une pièce d’importance à son travail de compositeur.

Conçue avec l’objectif d’une complétude maximale, cette publication associe la trentaine de planches de la composition, les notes des musiciens pendant la résidence préalable à l’enregistrement, sans oublier la pièce d’une heure et dix minutes interprétée par l’ensemble Lunar Error (une dizaine de musiciens plus un dispositif de diffusion) et gravée sur CD.

9 octobre 1977


Robert Varlez, 9 octobre 1977

16 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie : octobre 2019
ISBN : 979-10-95922-29-2

S’il a longtemps négligé son importante œuvre plastique pour privilégier son intense engagement en faveur de la poésie contemporaine (il fonde avec Jacques Izoard les éditions L’Atelier de l’agneau en 1974), Robert Varlez n’en est pas moins auteur de bande dessinée expérimentale (aux côtés de Martin Vaughn-James) et un collagiste d’importance, enfin réhabilité depuis quelques années par une série d’expositions et de publications monographiques.

Quelques années après la parution de Séquences (The Hoochie Coochie, 2013), recueil de travaux des années 1970 repoussant les limites de la bande dessinée jusqu’alors dispersés en revues (Minuit, etc.), Adverse ajoute une pièce de choix à cette anthologie avec un inédit redécouvert tardivement dans les pages de la revue M25 (L’Atelier de l’agneau).

Tout en décalques chronophotographiques transgressant encore les travaux d’Edward Muybridge, Robert Varlez démontre une nouvelle fois, par son jeu de déplacements infinitésimaux, de transformations insensibles, de décadrages, d’apparitions et de disparitions, la singulière puissance de la bande dessinée.

Perturbations


Rosaire Appel, Perturbations

40 pages couleurs
19 x 25 cm
10 €
Sortie octobre 2019
ISBN : 979-10-95922-30-8

Artiste américaine polyvalente issue de la poésie, Rosaire Appel est engagée depuis les années 1980 en direction d’un travail pionner de réalisation d’images assistées par ordinateur. Très présente en galeries à New-York, elle développe par ailleurs une importante production de publications et de livres d’artistes, de la partition graphique à la poésie visuelle, en passant par la bande dessinée expérimentale.

Avec Perturbations, son deuxième livre aux éditions Adverse (après Intersections, 2017), Rosaire Appel radicalise sa recherche en bande dessinée, flirtant plus que jamais avec les limites de l’abstraction.

Sur la base de plans architecturaux et topographiques fantomatiques et éclatés, elle articule ses “asemic writing” (poésie concrète) et ses enchevêtrements d’espaces alambiqués en une explosion visuelle déstabilisant toutes les habitudes de lecture convenues, entérinant définitivement la bande dessinée comme l’art idéal aux développements rhizomatiques.

À partir de n°1


Collectif, À partir de n°1

168 pages n&b
12,5 x 16,5 cm
15 €
Sortie septembre 2019 (périodicité semestrielle)
ISBN : 979-10-95922-27-8

Offres d'abonnements :

2 numéros (30 € — frais de port offerts) :

4 numéros (55 € au lieu de 60 € — frais de port offerts) :

6 numéros (75 € au lieu de 90 € — frais de port offerts) :

À partir de aborde la bande dessinée comme le territoire d'inventions et d'interventions adéquat pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, humains de la langue et de l'image aux prises avec la Culture. (une revue critique semestrielle dirigée par Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin).

Avec :

- Alexandra Achard : chercheuse en théorie de la médiation, elle engage ici un travail de recension critique de la littérature aujourd’hui disponible sur l’écriture, l’image et leurs rapports, préalable nécessaire pour en dégager et analyser les lignes de force et mieux déconstruire les présupposés dans les numéros à venir.

- Alexandre Balcaen : éditeur fondateur des éditions Adverse, il débute un journal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore pas à pas, aussi comme expérience de la durée, le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux tant techniques, qu’esthétiques, économiques, moraux et politiques (au risque d’en révéler les inconciliabilités).

- Éric Chauvier : romancier et anthropologue, il expérimente par l’écriture — à partir d’une lecture singulière et intime d’un album du plus célèbre des reporters — une extrapolation sur le statut historique de la bande dessinée comme art maudit, à la lumière de la théorie de l’aura développée par Walter Benjamin.

- Docteur C. : auteur de bande dessinée (Bicéphale) et critique (Pré Carré), il s’attaque à une série de travaux s’attachant à des publications à la marge. Son premier objet d’étude est ici double et duel, articulant réflexions tant esthétiques que techniques entre une autoédition en risographie d’Antoine Marchalot & Margaux Duseigneur et un livre sérigraphié de Barbara Meuli & Néoine Pifer publié par Hécatombe.

- Thomas Gosselin : auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale voire de méta-physique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec les éditeurs.

- Jérôme LeGlatin : auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. Conjointement, il augmente son importante étude consacrée à Tony Millionnaire (éd. Rackham) d’un troisième essai sur une pièce secrète mais essentielle de la bibliographie de son auteur, toujours inédite en français, That Darn Yarn (éd. Dark Horse).

Invité :

- Jean-Luc Guionnet : musicien et plasticien, il livre un texte composé d’aphorismes philosophiques et intimes augmenté de citations, engageant des questions sensorielles et intentionnelles — ici, analytiques et stratégiques — sur sa pratique du dessin.

Filer


Guillaume Chailleux, Filer

96 pages n&b
16 x 15 cm
15 €
Sortie mai 2019
ISBN : 979-10-95922-26-1

Trois ans après la publication de Fils, son premier livre remarqué, Filer compile l’ensemble des travaux de Guillaume Chailleux consacrés à l’un des dispositifs les plus minimaux de la bande dessinée : le gaufrier en quatre cases.

Pour partie publiée dans la revue Pré carré, cette série de variations se veut une mise en critique de questions d’ordre figural, comme une machine poétique joueuse.

En autant de subtils dessins elliptiques, l’auteur suggère d’autres possibles quant aux signifiances de la bande dessinée.

Exposer la bande dessinée ?


L.L. de Mars, Exposer la bande dessinée ?

24 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie avril 2019
ISBN : 979-10-95922-25-4

Peintre, poète, réalisateur, musicien, essayiste, éditeur, animateur de revues et auteur de bandes dessinées, L.L. de Mars s’active depuis maintenant plus de trente ans à la croisée des arts, du politique et de la pensée.

Pour ce troisième texte aux éditions Adverse (après l’utopie concrète Communes du livre et la lettre ouverte pamphlétaire Bande dessinée et grand public), L.L. de Mars s’engage avec cet essai à démanteler méticuleusement la plupart des lieux communs agissant l’exposition de bande dessinée telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Démontant d’abord une à une les pseudo-évidences (le Neuvième Art, la planche comme œuvre, la scénographie, etc.), précisant ensuite les conditions d’avènement de celles-ci (essentiellement : le marché), élaborant ici des pistes de recherche, citant là quelques rares exemples remarquables, ce texte s’érige finalement comme un manifeste pour que l’exposition de bande dessinée devienne enfin une véritable question, un véritable enjeu, que l’on cesse une bonne fois pour toutes d’exposer la bande dessinée pour qu’enfin la bande dessinée s’expose.

Eros negro (jouer avec le feu)


Démoniak, Eros negro (jouer avec le feu)

24 pages n&b
12 x 17 cm
5 €
Sortie avril 2019
ISBN : 979-10-95922-24-7

Démoniak est une nébuleuse d’artistes œuvrant dans l’anonymat et une semi-confidentialité depuis une bonne dizaine d’années, dignes héritiers d’une constellation d’auteurs inconnus ou oubliés des comix et fumetti pornographiques et iconoclastes populaires qui ont traversé le XXe siècle.

Après une longue série publiée aux éditions Frémok autour de la figure du “justicier” masqué éponyme, Démoniak s’est attaqué à diverses personnalités publiques pour une série d’outrages de premier choix dans sa série “Épisodes déclassés”, hommage appuyé aux Tijuana Bibles américaines des années 1920.

Pour ce nouveau prolongement de sa geste, les Productions Démoniak vont cette fois lorgner vers la série Eros Negro, bande dessinée pornographique de gare des années 1980, rejouant ici strictement à l’identique le fumetto d’origine.

Et cette reprise frappe par sa singularité, questionnant l’acte même de redessiner autant qu’elle réinterroge avec pertinence — avec ses 30 ans de décalage par rapport à la publication originale — la place du Noir dans la psyché occidentale. Et c’est alors avec un à-propos des plus crus et des plus lumineux qu’Eros Negro (Jouer avec le feu) vient souligner d’un jet d’encre, de foutre et de feu, combien la culpabilité refoulée de l’héritage colonial trouve encore et toujours dans le champ du fantasme sexuel un espace propice à son expression dévoyée.

En el dolor de la noche


Fanny Larpin, En el dolor de la noche

16 pages n&b
19,5 x 26 cm
7 €
Sortie avril 2019
ISBN : 979-10-95922-23-0

Premier livre d’une artiste jusqu’alors inconnue, cet ensemble de collages photographiques réhaussés à l’encre noire et au blanco compose un maelstrom d’images comme arrachées à l’histoire du cinéma muet et offre à la bande dessinée les conditions d’une passionnante aventure plastique.

Articulations formelles, débordements, décadrages, réseaux de lignes, correspondances de masse, échos graphiques, lumière, figuration / abstraction, etc., la liste des propositions et pistes sensibles ouvertes ici est aussi longue que fertile et enivrante.

Repoussant la question de la narration dans ses retranchements, agencé au cœur d’espaces urbains et ruraux littéralement hantés par des ombres en errance, Fanny Larpin interroge avec En el dolor de la noche la disparition des visages et la fragmentation des corps, en s’alliant d’une tension surréaliste puissante et du meilleur effet.

L’Internationale modique


J.-M. Bertoyas, L'Internationale modique
(Anthologie des narrations décrispées #3)
Postface de Colas Bertin

136 pages n&b
16,5 x 23 cm
20 €
Sortie février 2019
ISBN : 979-10-95922-22-3

Trois ans, six volumes, deux éditeurs, une œuvre

Après la publication de L’Arum tacheté (A.N.D. #1, éd. Adverse, 2018) et Parzan et autres saveurs (A.N.D. #2, éd. Arbitraire, 2018), arrive désormais L’Internationale modique, troisième volume de L’Anthologie des narrations décrispées, soit la nouvelle étape du pharaonique projet de réhabilitation / révélation de l’une des plus importantes et singulières signatures de la bande dessinée contemporaine.

Pas à pas, Adverse se rapproche des tous premiers essais de J.-M. Bertoyas en bande dessinée (A.N.D #5, à paraître en janvier 2020) et révèle ici quelques-uns de ses travaux les plus atypiques.

Cette nouvelle pierre oscille ainsi entre reprises et hommages (situationnisme, imagerie de propagande, bande dessinée populaire, etc.), quasi-abstraction, ballet de corps muets, pornographie délirante et débridée, jeux de recouvrements, griffonnage sculptural et saillies politiques.

Augmenté d’un témoignage douteux de l'artiste lui-même, l’A.N.D #3 rassemble les épuisés L’Internationale mutique, L’Internationale merdique (I.M. 2), Libro Verde, La Boulasse et WAGD n°13, le tout agrémenté d’une poignée d’inédits et de formes courtes.

Bande dessinée et grand public


L.L. de Mars, Bande dessinée et grand public

16 pages n&b
12 x 17 cm
4 €
Sortie janvier 2019
ISBN : 979-10-95922-21-6

À l’occasion d’un échange de courriels suite à une proposition de manuscrit à l’un de ses éditeurs, L.L. de Mars s’est vu pris à parti sur son prétendu mépris du grand public.

Tout à fait incrédule quant à l’accusation dont il est victime alors qu’il nie farouchement le caractère intrinsèque de ce “concept” fallacieux, il rédige une longue réponse publique sur la question.

Partant d’une anecdote qui aurait dû rester anodine si elle n’était symptomatique de l’une des maladies chroniques dont souffre notre petit monde imbécile, L.L. de Mars mobilise l’utilisation du lieu-commun de grand public comme révélateur d’une perspective idéologique capitaliste, en ce qu’elle sous-entend par avance les attentes (et donc les énoncés narratifs, intellectuels et esthétiques préalables) prétendument nécessaires à toute création pour atteindre - en la flattant - l’audience la plus étendue possible.

S’inscrivant dans la lignée d’Hapax ou de Communes du livre, L.L. de Mars prolonge avec cet opuscule la partie la plus ouvertement politique de son œuvre, se dégageant encore une fois au plus vite de toute amertume en n’oubliant pas de valoriser la nécessité d’inventer.

L’ouvrage est augmenté de six planches en gaufrier inventoriant une série de ces “gros nez” si chers à nos amis bédéphiles.

1968


Robert Varlez, 1968

24 pages couleurs
12 x 17 cm
6 €
Sortie janvier 2019
ISBN : 979-10-95922-20-9

Habitué à faire feu de tout bois, Robert Varlez s’est emparé d’un ouvrage chiné en brocante associant poésie politique et fresques murales réalisées pendant l’occupation de l’université de Nanterre en 1968 (proches de l’expressionnisme abstrait) comme matrice pour l’ensemble des collages réunis ici.

En y ajoutant photographies, détails de comics de guerre, images publicitaires et autres éléments concrets (plumes, pastilles autocollantes, etc.), il compose alors une série de plusieurs dizaines de pages, avant d’opérer une sélection drastique et de les assembler en un court ensemble pour composer cet ouvrage riche de charges politiques d’actualité, s’articulant entre anti-militarisme, féminisme, conflit générationnel et éloge de la manifestation.

Cet opuscule vient enrichir pour son auteur une bibliographie tardive mais en pleine effervescence, depuis la réédition de ses bandes dessinées expérimentales en 2013 (Séquences, The Hoochie Coochie), jusqu’à la floraison récentes de travaux de collages publiés entre La 5C et Les Crocs électriques.

Dans le sillage de Suit(es) (Adverse, 2016), ce 1968 tente une nouvelle fois d’associer des travaux s’établissant à la limite de la bande dessinée, autant par les sources mobilisées que par la narration souterraine qui s’y développe.

Imagos


Noémie Lothe, Imagos

84 pages n&b
16,5 x 23 cm
20 €
Sortie novembre 2018
ISBN : 979-10-95922-19-3

Alors que défilent les pages d’Imagos, apparaissent des restes épars et altérés de photographies, cartes, paysages, empreintes, visages, corps et fossiles.

À la manière d’un carnet d’exploration figurant au jour le jour le récit de découvertes et de réflexions fragmentées, accumulant les preuves géologiques, topographiques, ethnologiques et archéologiques, pour ce qui relèverait d’une quête anthropologique allusive.

Nourrie par les travaux d’André Leroi-Gourhan (Le Geste et la parole), Noémie Lothe nous engage ici dans une lecture indicielle, élaborant des pistes suggestives par les développements de ses tressages texte / image afin de stimuler chez le lecteur le désir de s’associer à une enquête qui établirait in fine l’anthropologie comme terrain privilégié de déploiements poétiques.

Brassant dessins, collages, interventions sur pellicule et photographies argentiques altérées en laboratoire, l’auteure cherche à sortir la représentation de ses cadres en lui assignant de nouveaux contours, traquant ainsi de possibles réponses à la question de la genèse des images.

Pour son premier livre, l’artiste plasticienne s’est choisie la bande dessinée pour déployer comme jamais l’éventail de ses préoccupations, après des publications dans les revues Turkey Comix, Arcane, Ouste, Scalp et l’anthologie De tout bois.

De tout bois


Collectif (50 auteurs), De tout bois

180 pages n&b et couleurs
(+ 3 fascicules, un portfolio et un poster géant)
31 x 42 cm
70 €
979-10-95922-18-6
Mars 2018

LIVRE ÉPUISÉ

Deux ans après la publication de son Manifeste et déjà forte d’un catalogue d’une vingtaine de titres, la maison Adverse prolonge son geste critique et esthétique en embrassant cette fois la création contemporaine en bande dessinée dans sa diversité la plus explosive, par la publication d’une copieuse anthologie réunissant pas moins de cinquante artistes internationaux.

Développant ses axes de recherche (en associant aux auteurs déjà défendus nombre d’invités reconnus ou émergents), Adverse assoit aussi ses affinités électives (Bicéphale, PCCBA, Arbitraire, Hécatombe, Frmk, La 5C, Factotum, etc.), et appuie sa tentative de mise en crise de la modernité en consacrant une large part de son sommaire aussi bien à la poésie graphique des années 1970 qu’à nombre des stratégies transgressives d’aujourd’hui.

Autant marquée par Kramers Ergot, Hôpital brut ou Le Coup de grâce, De tout bois associe dans le même élan pluralité d’approches, considérations formelles, expérimentations éditoriales et perspectives réflexives.

Dans un objet à la hauteur de la démesure de son projet, cet ensemble de contributions vise à établir définitivement la bande dessinée comme territoire de possibles plutôt que comme terrain balisé.

Projet proprement colossal, De tout bois aura mobilisé pas moins de 18 papiers, 3 techniques d’impression, 4 imprimeurs, 2 colles, 2 massicots, 1 plieuse, 1 perceuse, 1 presse de reliure pour embossage, 1 tampon, 1 cutter, du fil, 1400 tubes et vis de reliure, autour d’une dizaine de formats, quelques centaines de kilos de papier et plusieurs milliers de feuilles soigneusement triées, pour un assemblage complexe réalisé par une poignée de paires de mains.

Son tirage de 350 exemplaires (dont 60 exp. hors-commerce) restera unique.

Alexandra Achard, Rosaire Appel, Alexandre Balcaen, Aude Barrio, Sarah Barthe, Al Berto, J.M. Bertoyas, Loren Capelli, Joëlle de la Casinière, Guillaume Chailleux, Thierry Cheyrol, Paul Creus, Tim Danko, Olivier Deprez, Double Bob, Jul Gordon, Ronald Grandpey, Pierrick Gui, Jean-Luc Guionnet, Matti Hagelberg, François Henninger, Olimpia Hruska, Florian Huet, Céline Huyghebaert, Thomas Gosselin, Ben Katchor, Yannis la Macchia, Loïc Largier, J. & E. LeGlatin, Aurélien Leif, Noémie Lothe, Lomé Lu, Judith Mall, Ilan Manouach, Jean-Pierre Marquet, L.L. de Mars, Barbara Meuli, Charles Mieux, Tommi Musturi, Claire Nicolet , Alessandro de Pascal-Kriloff, Thomas Perrodin, Olivier Philipponneau, Sophie Podolski, Jérôme Puigros-Puigener, Léo Quievreux, Samplerman, Barthélémy Schwartz, Alain Simon, C. de Trogoff, Michel Vachey, Mokeït Van Linden, Robert Varlez

Galerie de photos

L'Arum tacheté


J.-M. Bertoyas, L'Arum tacheté
(Anthologie des narrations décrispées #1)
Postface de J. LeGlatin

144 pages n&b
16,5 x 23 cm
20 €
Février 2018.

Trois ans, six volumes, deux éditeurs, une œuvre.

Auteur depuis quinze ans d’une pléthore de comix auto-édités et d’une poignée d’albums (Les Requins Marteaux, L’Association, Le Dernier Cri...), J.-M. Bertoyas reste à ce jour l’un des secrets les plus précieux et les mieux gardés de la bande dessinée contemporaine.

Décidées à affirmer l’importance première d’une œuvre aussi jouisseuse que dévastatrice, les éditions Adverse et Arbitraire s’associent aujourd’hui pour un programme exhaustif de rééditions d’un millier de pages.

Adverse ouvre le bal avec un copieux récit développé dans les pages de la revue Lapin entre 2009 et 2011 et achevé six ans plus tard afin de constituer ce premier volume de l’Anthologie des narrations décrispées.

Avec L’Arum tacheté, Bertoyas développe comme jamais auparavant ses thématiques fétiches de la fuite et de l’aliénation autour d’une improbable galerie de marginaux sur fond de guerres banalisées. Du cabot éconduit au piaf lubrique, du voleur innocent aux révolutionnaires sans devenir, de la sainte putain au directeur coupable, ces marionnettes de papier déambulent en quête de salut entre amour charnel, saillies philosophiques, potacheries, ivresse et poésie.

« je considère souvent l’activité de dessiner comme un jardinage, l’indispensable entretien d’un espace mental cultivable ou se dépose un fourmillement de traits. Soit l’espace se réduit, soit l’encre devient, d’un façon organique, un touffu dessin. Une pensée incrustée »

Polyphème


J. & E. LeGlatin (d'après Euripide), Polyphème

80 pages n&b, couture apparente sous couverture cartonnée (700gr)
20 x 26,5 cm
23 €
979-10-95922-16-2
Octobre 2017

Aussi bien disjonction abrupte qu’évident prolongement de leur bibliographie (Recueillis, Projectile, les deux Crapule, etc.), le nouvel album de J. & E. LeGlatin consiste en une adaptation du Cyclope, le célèbre drame satirique d’Euripide consacré à l’arrivée d’Ulysse sur l’île de Polyphème.

Ne conservant rien de la pièce sinon le discours du monstre-cyclope, Polyphème bascule ainsi du conflit originel agité par une multiplicité de personnages à un monologue fiévreux et outrancier, une virulente charge païenne, hédoniste et blasphématoire aiguisée au fil de l’hystérie panique et de la paranoïa.

La bande dessinée permet ici de détourner avec iconoclasme les principes de la mise en scène théâtrale et emporte l’image dans des régimes d’intensité singulière : richesse proliférante des variations de focale sur la figure du cyclope (présente dans la presque totalité des cases en une adresse continue au lecteur), diversité des représentations de la béance (grotte, pupille, bouche) et jeux de concrétion/diffraction des motifs travaillant les agrégats de case à l’échelle de la planche.

Avec cet album, c’est donc à une véritable bacchanale chorégraphique de la langue et de l’image que nous convie l’entité bicéphale J. & E., une bacchanale rageuse et destructrice, envisagée comme seul sursaut de dignité possible face à l’embrigadement des dieux et la traîtrise des hommes, quelle qu’en soit l’issue.

Comment dresser un cheval


Ronald Grandpey, Comment dresser un cheval

64 pages n&b, dos carré/collé
12,5 x 17,5 cm
12 €
979-10-95922-15-5
Septembre 2017

De Chez Jérôme Comix aux Taupes de l’espace, de Misma à l’autoédition la plus fervente, Ronald Grandpey oscille depuis une vingtaine d’années entre diverses initiatives souterraines pour produire une bande dessinée qui, sous couvert de grande aventure, est dédiée à la subtilité et à la recherche.

Développant un large éventail de styles et des cosmogonies ouvertes aux déploiements et tressages de récits disjoints, il se consacre à semer la confusion au sein de nos repères spatiaux et temporels, jouant à perturber le socle de notre conscience par un usage raffiné et inédit de la séquence (agissant comme suite d’instants démultipliés, suspendus au cœur de mouvements et de déplacements amples et diffractés, aussi flottants que mobiles).

Initialement publié en ligne sur le site 8pcx de la plateforme Grand Papier, Comment dresser un cheval est une parenthèse de grâce et de trouble dans le cycle ouvert à l’infini des aventures d’Estebald (Raison d’état, Ils ont des nouveaux pouvoirs, Frontière).

Sur le fil d’un récit des plus ténus, donnant à peine l’illusion de se chercher des alibis romanesques, le livre est conçu en une suite de champ/contrechamp, glissant du statisme inquiet de deux voyeurs dissimulés sous les arbres à la fougue d’une cavalière et de sa monture arpentant les espaces dégagés.

Intersections


Rosaire Appel, Intersections

80 pages n&b, dos carré collé
15 x 23 cm
17 €
979-10-95922-14-8 — septembre 2017

Le travail de Rosaire Appel s’est infiltré en Europe par l’intermédiaire de l’exposition collective Abstrakte Comics (Brême, 2015, aux côtés de Florian Huet, Pascal Matthey, Jérôme Puigros-Puigener, etc.).

Artiste digitale américaine creusant avec détermination et ouverture l’infini des possibles des rapports texte/image et image/image, elle réalise bandes dessinées expérimentales, partitions graphiques, collages numériques, photographies et asemic writing (poésie concrète où la lettre devient signe graphique suggestif).

Particulièrement intéressée par les régimes d’expansion graduelle et de pollinisation, sensible à l’intimité et à la durée de l’expérience de lecture plutôt qu’à la fugacité du regard du spectateur, elle privilégie le livre à l’exposition et décline une œuvre explorant les frontières flexibles entre abstraction et figuration en des dizaines de livres d’artistes édités en micro-séries ou en impression à la demande.

Parmi ceux-ci, Intersections travaille la matière cartographique, les relevés topographiques, l’iconographie diagrammatique et une disparité de pictogrammes comme autant d’éléments qui, liés dans le grand bouillon conceptuel de la fabrique du livre, suscitent la potentialité d’une bande dessinée auto-génératrice. Le phylactère devient cadre, le pictogramme personnage, un élément de décor moteur de l’action, tandis que les relevés pseudo-scientifiques et les motifs d’armement codifient le monde ici présenté à l’aune de ses articulations crypto-militaristes.

Obscurcité


Loïc Largier, Obscurcité

24 pages n&n, cousu main
17 x 24 cm
7 €
Juin 2017
ISBN : 979-10-95922-13-1

Selon une stratégie du recouvrement agissant autant comme brouillage que comme révélateur, la méthode de Loïc Largier se joue de distributions et d’accumulations de motifs puisés dans un large corpus de bandes dessinées populaires.

Pour cet Obscurcité, le travail en noir sur noir ajoute à la radicalité d’une démarche machinant ici exclusivement avec des motifs citadins.

La ville n’en devient alors pas tant sujet que dispositif, nous invitant à nous interroger sur ce que l’usage du dessin de l’urbanité peut nous offrir comme expérience de lecture selon le prisme d’une bande dessinée qui en emprunterait les modèles de structure (notamment en tant qu’espace de superpositions de situations, de pensées d’organisations et de flux de mouvements des corps).

Sur la base d’une banque de quelques 850 motifs, Loïc Largier nous entraîne ainsi dans une dérive obsédante jusqu’au vertige, troublant nos repères d’ensemble pour sublimer les détails, offrant aux jeux de circulation de l’œil dans la planche des chemins de traverse inédits.

Déséblouir


Jean-Pierre Marquet, Déséblouir

112 pages couleurs sur papier 300 gr. sous étui cerclé et aimanté papier noir teinté dans la masse 460 gr.
29,7 x 42 cm
50 € (+ 5 € de participation aux ports)
Juin 2017
ISBN : 979-10-95922-12-4

Dès 1993, Jean-Pierre Marquet s’engage dans un travail au long cours qu’il n’abandonnera plus. Il attribue alors à cette œuvre abyssale en développement permanent le nom d’Autofictions, à une époque où ce terme était encore porteur d’un sens susceptible d’ouvrir à des recherches stimulantes.

Associant au sein de grandes planches A3 dessins et collages, photographies et peinture, notes et repentirs, commentaires sur l’art et auto-réflexivité, Marquet s’invente un double créateur à la recherche de lui-même, révélant le processus d’élaboration d’une identité d’artiste à partir et au-delà d’une bande dessinée qui n’en finit pas de nous dévoiler ici ses possibles.

Quelques vingt-quatre années, douze recueils auto-édités, un catalogue, un incroyable livre d'artiste et une poignée d’expositions plus tard, Déséblouir présente un choix de 112 planches sélectionnées sur ces douze dernières années avec l’ambition d’élaborer UN livre cohérent. Soit une proposition d’œuvre “achevée” dégagée par une vision subjective extérieure parmi l’infinité d’ouvrages potentiels contenus dans un travail revendiquant l’inachevé, l’ouvert, la recherche et l’éternel recommencement.

Communes du livre


L.L. de Mars, Communes du livre

28 pages n&b
14,8 x 21 cm
6 €
Sortie février 2017
ISBN : 979-10-95922-11-7

Dans le cadre des réflexions menées par le Syndicat des éditeurs alternatifs (association créée en 2014 regroupant aujourd’hui plus de quarante éditeurs de bande dessinée), L.L. de Mars a élaboré un système de circulation et de commercialisation du livre avec la volonté farouche de s’abstraire enfin des rouages écrasants d’une distribution industrielle autodévorante.

Reposant sur des principes de fonctionnement communaux, voire communistes, ce modèle prétend assumer d’offrir enfin visibilité et accessibilité aux innombrables merveilles émergeant d’une production fragile, précieuse et souterraine. Derrière ses atours utopiques, se révèle un projet aussi concret que réaliste, abordant avec une force d’imagination inédite la question du politique et de l’engagement dans le champ de la production éditoriale autant que dans celui de la diffusion de l’art et des savoirs.

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Idiomes & idiots


Brassier, Guionnet, Mattin, Murayama, Idiomes & idiots

44 pages n&b + cd offert
14,5 x 20 cm
10 €
Février 2017
ISBN : 979-10-95922-10-0

Invités à se produire dans le cadre d’un festival, trois musiciens libres improvisateurs s’intéressant à la philosophie accompagnés d’un philosophe s’intéressant à la musique ont réalisé un intense travail de réflexion en amont et en aval d’une performance questionnant notamment le concept d’idiome.

Avec l’appui des développements théoriques de François Laruelle autour de la non-philosophie, nombre d’évidences et de postures admises quant à la singularité et l’innovation sont ici mises à mal, tout en dépassant largement les préoccupation du cercle resserré des artistes et amateurs d’une musique de libre improvisation.

De fait, associant l’abstraction théorique à la concrétisation pratique (le livre est accompagné d’un enregistrement du concert), c’est plus largement la question de la représentation de l’art dans l’art qui constitue le cœur d’un ouvrage aussi dense que ses contours à la fois ouverts et balisés lui en fournissent les moyens.

Trous gris


Michel Vachey, Trous gris

40 pages couleurs
14,5 x 20 cm
10 €
Sortie février 2017
ISBN : 979-10-95922-09-4

Plus connu pour son œuvre d’écrivain, poète et essayiste, Michel Vachey ne s’est pas moins engagé dans nombre de stimulantes recherches plastiques restées hélas largement confidentielles.

Ancré notamment dans une pratique assidue du caviardage, de la cutterisation et du collage, Michel Vachey a ainsi creusé un sillon aussi riche que secret, à l’influence aussi diffuse que décisive.

Trous gris est constitué de deux suites inédites de dessins (collages, tampons, peinture, perforation, etc.) datant de 1978 et qu’il convenait de réunir et de présenter enfin, en ce qu’elles constituent une remarquable approche formelle de la sérialisation autour de motifs suspendus en équilibre sur le fil ténu séparant l’abstraction de la figuration.

Pour un ouvrage nécessaire qui ne manquera pas de laisser à penser à nombre de dessinateurs dits “contemporains”.

Beyond halfway beach


Judith Mall, Beyond halfway beach

23 grandes images couleurs
40 x 28 cm
20 €
sortie octobre 2016

Deuxième publication d’importance pour l’artiste allemande Judith Mall après sa contribution au 4e numéro de la collection 3 aux éditions The Hoochie Coochie, Beyond Halfway beach assume son caractère impubliable sous une forme reliée pour un travail de bande dessinée destiné à s’articuler dans l’espace.

De fait, ce portfolio de dessins grand format se propose comme une série à articuler selon une logique de consultation aléatoire afin d’en déduire intuitivement les possibilités de récits.

Les plus aventureux — ou ceux qui disposeront de l’espace nécessaire — pourront quant à eux réaliser leur propre installation en suivant la proposition d’accrochage associée à l’ouvrage ou en inventant par eux-même d’autres chemins d’articulations possibles.

Avec Beyond halfway beach, les éditions Adverse s’aventurent ainsi dans un champ inconnu pour de nouvelles approches de la lecture de bande dessinée.

Des Combats


Loïc Largier, Des Combats

130 pages n&b
12 x 22 cm
20 €
sortie septembre 2016

Loïc Largier aime à dire que dans son travail, la bande dessinée ne constitue que le point de départ, qu’il s’agit pour lui, avant tout, de travailler sur le dessin, avec du dessin.

Ses oeuvres s’apparentent à une cartographie mémorielle, usant de nos souvenirs de lecteurs par l’apparition de motifs connus reproduits sur calques, faussement nostalgiques car incessamment noyés, surimposés et perturbés par une stratification à la profondeur fantôme, calque sur calque, noir sur noir, invitant à la perte dans une topographie pourtant balisée.

La bande dessinée y apparaît alors comme le moteur idéal à des expériences de projections : le texte émerge des motifs de l’image, l’image d’un répertoire sans fond engageant une multiplicité des montages, entre lignes de partage et trajectoires sans issues, ainsi ouverte à l’infini des lectures.

Réalisé à partir d’une série de seize images en grand format ensuite redécoupées pour constituer les 130 vignettes composant le fil directeur du livre, Des Combats est autant une bande dessinée qu’un essai poétique sur la méthode qui en a permis l’élaboration.

Suit(es)


Robert Varlez, Suit(es)

144 pages n&b
14,9 x 21 cm
20 €
sortie septembre 2016

Robert Varlez est sans doute plus connu pour son travail d’éditeur avec L’Atelier de l’agneau dans le domaine de la littérature, de la poésie et des arts visuels.

En tant qu’illustrateur, il collabore avec différents poètes et écrivains — Izoard, Ben Jelloun ou Butor — et c’est grâce aux encouragements de Martin Vaughn-James qu’il se lance dans une série d’expérimentations en bande dessinée à partir des chronophotographies de Muybridge.

Ces travaux, publiés dans les années 1970 dans diverses revues telle Minuit ou « À Suivre...», restent dans la confidentialité jusqu’à leur réhabilitation par les éditions The Hoochie Coochie.

En 2015, encouragé par l’intérêt d’une nouvelle génération de lecteurs, un élan fiévreux l’engage dans la réalisation d’une copieuse série de planches opérant la synthèse idéale entre son travail d’auteur de bande dessinée, de collagiste et de plasticien.

Il donne ainsi naissance à Suit(es), machinerie du démembrement et de la recomposition à la fois jouisseuse et complexe, tour à tour ludique et bouleversante, soit l’aboutissement d’un art savamment élaboré tout au long de sa riche carrière.

Mnemopolis


Françoise Rojare, Mnémopolis (d’après Maurice Roche)

32 pages n&b
14 x 20,5 cm
7 €
mai 2016

En 1970, dans le numéro 5 de la revue Change (sous-titré : Le Dessin du récit), Françoise Rojare s'est confrontée à une tentative de réinterprétation graphique d'un des livres les plus marquants de la modernité littéraire de l'époque, le Compact de Maurice Roche.

Portée par un regard remarquablement acéré, Rojare s'est pertinemment nourrie aux hypergraphies lettristes, à la typographie, aux partitions graphiques et à la bande dessinée pour produire 30 planches d'un avant-gardisme vertigineux, aucunement diminué par l'épreuve du temps.

Quelques quarante-six années après sa réalisation, nul doute que la publication autonome de ce Mnémopolis remettra à leur place nombre de pseudo-innovateurs vaniteux.

L’Arbre de la connaissance


C. de Trogoff, L’Arbre de la connaissance (d’après Henry James)

56 pages en gris sur calque
19 x 26 cm
20 €
mai 2016

Premier travail d'importance de C. de Trogoff en bande dessinée (réalisé avant ses participations à Amici, Turkey Comix, Micr0lab et sa création avec L.L. de Mars de la PCCBA), L'Arbre de la connaissance est aussi un remarquable exemple de réussite d'adaptation littéraire.

Ne diminuant aucunement l'œuvre originale, C. de Trogoff amplifie au contraire la thématique chère à James quant au caractère fantômatique de relations formées dans le non-dit.

La valse des faux-semblants y apparaît dans toute sa subtilité, par la délicatesse d'un trait au crayon gris aspiré dans la transparence et le grain des calques.

Inspiration


Yan Cong, Inspiration

24 pages n&b
17 x 24 cm
7 €
février 2016

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Chef de file de la jeune bande dessinée d’auteur chinoise, tête chercheuse de l’alternatif international et initiateur activiste de la revue Special Comix, les travaux de Yan Cong ont commencé à être relayés en Europe par Strapazin, Orang, Canicola, Atrabile et The Hoochie Coochie.

En attendant une nécessaire anthologie de ses formes courtes, Inspiration se présente comme une parfaite introduction à une œuvre aussi cohérente que protéiforme.

Variation fantasmée autour du caractère masturbatoire de la création, cet ouvrage muet dévoile des ambitions esthétiques et thématiques surréalistes affirmées et témoigne d’une remarquable maîtrise du rythme et des compositions.

Fils


Guillaume Chailleux, Fils

40 pages n&b
13 x 21 cm
10 €
février 2016

Artiste pour le moins secret mais authentique révélation, Guillaume Chailleux se découvre depuis quelques années comme collaborateur régulier de la revue critique et théorique Pré Carré.

Contrepoint à l’entreprise critique des principales théories sémiologiques du genre engagée par Jean-François Savang, sa série de planches en quatre cases y explore les possibles poétiques d’un gaufrier réduit à son plus simple appareil.

Construit autour de ces haïkus dessinés et d’une seconde série de travaux muets en trois planches se présentant comme autant d’approches du faux-semblant narratif, Fils alterne ces deux dispositifs de tableaux fragmentés en un recueil de formes poétiques.

Jack Kirby walked through broken porticoes


L.L. de Mars, Jack Kirby walked through broken porticoes

28 pages couleurs en 14 feuilles non-reliées
30 x 40 cm
15 €
février 2016

Parce que le comic book de super-héros lui est aussi familier que la chasse du morse au harpon, L.L. de Mars a décidé de se plonger nu dans l’œuvre monstrueuse de Jack Kirby pour en dégager méthodiquement un ensemble de lignes directrices, se laissant lentement gagner par l'hallucination graphique. Fidèle à son appétit exploratoire, il n’a finalement pas manqué de s’employer à les retraduire en une série de planches aussi iconoclastes que définitivement amoureuses.

De l’appropriation libre d'un riche inventaire de motifs et d'icônes à l’irrévérence outrancière, 28 planches ont été assemblées dans un objet hybride entre le portfolio et le livre géant. Elles présentent une large gamme d’approches plastiques chères à l’auteur, révélant nombre des aspects les plus novateurs et expérimentaux d’un des monstres sacrés de l’industrie de la bande dessinée populaire américaine.

On y constate que quand la désinvolture est abordée avec sérieux, c’est une vraie considération pour l’œuvre disséquée qui s’en trouve dégagée.

Manifeste


Alexandre Balcaen, Manifeste

40 pages (texte)
14 x 20.5 cm
6 €

En pleine période de surproduction et d'indifférenciation éditoriale de plus en plus généralisée, il importait que la naissance de la maison Adverse s'accompagne d'une tentative de positionnement affirmé.

Dès lors, il est apparu nécessaire d'engager un premier mouvement critique quant à l'état de la création et du marché contemporains afin d'en dégager les impasses et les ouvertures, nouvelles pistes d'explorations et chemins de traverse.

Ainsi, ce manifeste inaugural cherche autant à élargir nos capacités d'appréciation de ce que peut être la bande dessinée que d'étudier la manière dont elle a évolué et dont le champ s'est restructuré ces dernières années.

Enfin, annoncer et justifier les perspectives qui ont déterminé la création de cette nouvelle maison, lorgnant plus favorablement vers l'inconnu que vers les territoires par trop balisés.

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Ce qu'est ce que


Gabriel Hibert, Ce qu'est ce que

64 pages couleurs
22,5 x 32 cm
22€
ISBN : 979-10-95922-64-3
Sortie : septembre 2024

“Qu’est-ce que c’est que ça ?”, “C’est qui ce type ?” se demandait l’éditeur, il y a à peine plus d’un an, découvrant derrière son écran les premières planches dévoilées en ligne de Gabriel Hibert, jusqu’alors inexistant sur toutes les cartographies balisant le champ des bandes dessinées hors-norme. Quelques mois plus tard, Ce qu’est ce que prenait déjà forme, dans un élan d’urgence de partager la découverte de ce nouvel outsider prolifique, aussi précis et assuré que joueur, bordélique et un rien je-m’en-foutiste. Un paradoxe ?

Avec dans un coin de la tête les bandes dessinées populaires de son enfance, autant qu’un goût affirmé pour la bizarrerie et les pas-de-côté en matière d’art, toutes catégories confondues, Gabriel Hibert s’arme, fin 2022, d’une feuille de bristol A4 300 gr. Il y dessine un gaufrier conventionnel de six cases presque carrées, le photocopie en série, avant de se lancer dans l’aventure. Soupçonne-t-il alors qu’il s’apprête rejoindre une ébullition mentale, sensible, plastique et formelle qui occupe nombre d’auteurs et d’artistes depuis des décennies ? Les amorces sont souvent pulsionnelles : découper un bout de case dans un magazine, le coller, laisser dériver le trait alentour, y ajouter du crayon de couleur, des bribes de textes (humeurs, pensées fugaces, jeux de langue, inepties assumées, rebonds, répétitions...), se laisser prendre au plaisir du dessin de la lettre, toujours soumis à cette impulsion du tracer qui, peu à peu, contamine tout. Un virus. Au fil du temps, les planches s’architecturent, travaillent les échos graphiques, les rebonds, les ellipses, laissent surgir des titres, s’accumulent et commencent à “faire collection”. Pour finir par se décliner en diptyques, parce que dans un livre, les pages se font face et qu'il y a les potentialités d'une gémellité à exploiter.

On l’aura compris, le travail de Gabriel Hibert s’est établi selon une dynamique de spontanéité, de références, de vive attention aux élans et aux formes qui en découlent, de plaisir de voir émerger des systèmes cohérents (dans l’incohérence qui les a vu naître), d’amour de l’accident. Soit une accumulation de strates (temporelles, sensibles, matérielles, humorales, réflexives...).

Ce processus a peu à peu pris corps et s’est ancré autour d’un projet éditorial nommé Ce qu’est ce que, somme de 32 diptyques autonomes qui fait donc finalement album. Et cet album se révèle en prodigieuse surprise, en saisissant surgissement. Autrement dit : en événement.